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samedi 15 juin 2019

La mutation « remarquable » du centre psychothérapeutique de l'Ain saluée par la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté

Coline Garré
| 14.06.2019


« Évolution remarquable » : c'est en ces termes que la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) salue les efforts fournis « dans un temps particulièrement court » par le centre psychothérapique de l'Ain, à Bourg-en-Bresse, qu'elle avait étrillé il y a trois ans. 
En 2016, en effet, la Contrôleuse générale Adeline Hazan dénonçait « les violations les plus graves des droits fondamentaux constatées par ses services ». Par exemple, « une pratique de maîtrise et de contrôle des faits et gestes des patients d’autant plus singulière qu’elle est appliquée avec une rigueur exceptionnelle », des restrictions appliquées à tous les patients, y compris ceux hospitalisés en soins libres, des recours à l'isolement et à la contention « dans des proportions jamais observées jusqu'alors et non conformes aux règles communément appliquées ». L'institution avait publié dans la foulée un rapport sur la question de l'isolement et de la contention en psychiatrie, pratiques alors banalisées et trop systématiques. Un an plus tard, la Haute Autorité de santé (HAS) publiait des recommandations pour les encadrer.

De la sécurité à la dignité
Adeline Hazan, accompagnée de six contrôleurs, a observé entre le 3 et le 13 juin dernier, les suites que le centre psychothérapique de l'Ain a donné à son rapport. Elle relève d'abord une volonté commune de changement et la mobilisation et l'implication de tout le personnel. 
Dès avril 2016, le centre a commencé à réviser son projet d'établissement. « La prise en charge des patients a été profondément modifiée : le cadre du soin qui était auparavant fondé sur des impératifs de sécurité se structure désormais autour du respect de la dignité et des droits fondamentaux des patients, notamment de leur liberté de circulation », lit-on dans son communiqué. 
« L'accès aux soins psychiatriques et somatiques est de qualité. La prise en charge des patients est individualisée, se félicite le CGLPL. Le recours à l'isolement et à la contention a été repensé ». Conséquence : les mesures prononcées sont moins nombreuses et plus courtes. « Elles se déroulent dans des conditions matérielles respectueuses de la dignité et du bien-être ». Et restent, dans l'esprit des soignants, une mesure de dernier recours. « Cette dynamique ainsi que les évolutions constatées devraient être de nature à rendre l'établissement plus attractif pour les professionnels de santé », conclut Adeline Hazan. 

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