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mardi 29 janvier 2019

Annette Libotte : « insi de mon tonbau je sore pour reqonqir se que je swi »

Pascale Nandillon, Frédéric Tétart et leur compagnie Hors champ sortent de la collection d’art brut de Lausanne les écrits hors normes d’Annette Libotte pour les porter à la scène. Un voyage extrême dans une langue inouïe allant jusqu’au chant.
Soldat belge de deuxième classe, Marie Ernest Maurice Albert Libotte était marié à Annette Cornelis. Il disparaît le 14 septembre 1914, nulle tombe ne porte son nom. Sa présence traverse les écrits de sa veuve, Annette Libotte. Cette mort, cette absence, elle ne s’y résout pas. Il est là. Elle le croise dans la rue, il frappe à sa porte, elle lui écrit des poèmes d’amour. Mais ces écrits en langue éclatée, morcelée vont bien au-delà.
carnets d'Annette Libotte © drcarnets d'Annette Libotte © dr
Deux blocs-notes, trois cent cinquante pagesécrites entre 1941 et 1942 lorsqu’Annette Libotte est internée, volontairement, à l’hôpital de Schaerbeek en Belgique pour des hallucinations auditives. Ces carnets sontconservés au sein de la Collection de l’Art brut de Lausanne fondée par Jean Dubuffet. C’est là que Pascale Nandillon et Frédéric Tétart les ont consultés, retranscrits (à partir d’un premier travail effectué par Anne Beyers) et en ont fait une adaptation pour la scène. Après avoir exploré des écritures allant de Nijinski à Tarkos, d’August Stramm aux Vagues de Virginia Woolf (lire ici), ils poursuivent loin leur voyage dans les langues extrêmes. Car la voix d’Annette Libotte est des plus singulières.

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