Créé en 2014 par Brigitte Ravenel, l’opéra «La Cantatrice» met en valeur l’œuvre de l’auteure d’Art brut. Il est redonné pour les dix ans des concerts Pleine Lune de Nyon.
Brigitte Ravenel interprète le personnage d’Aloïse. Le spectacle fait aussi la part belle aux projections vidéo des œuvres de la créatrice d’Art brut. ? Image: MARIO DEL CURTO
A l’asile de la Rosière, on l’appelait «La Cantatrice» car elle adorait chanter. Aujourd’hui, Aloïse Corbaz (1886-1964) est avant tout une figure emblématique de l’Art brut, mais son penchant musical a été révélé depuis 2014 par Brigitte Ravenel, qui interprète le personnage d’Aloïse dans un opéra qu’elle a commandé au compositeur Thüring Bräm, et qui s’intitule évidemment La Cantatrice. Basé sur des textes et des dessins tirés du cahier titré Le premier amour de Franz Schubert, cet opéra de chambre est rejoué deux soirs de suite au château de Nyon, à l’occasion des dix ans de l’Association Pleine Lune.
«On a empêché cette femme dans tout ce qu’elle a entrepris, souligne Brigitte Ravenel à propos d’Aloïse, et à un moment, quand la soupape a été trop pleine et qu’elle a basculé dans la schizophrénie, on lui a fichu la paix et elle a pu faire ce qu’elle voulait, chanter, jouer de la musique, dessiner. Et dans cette création constante, dans cet hymne à la joie et à l’amour, elle a retrouvé un équilibre.»
La mezzo-soprano peut parler des heures de l’héroïne qu’elle incarne sur scène. Cela fait d’ailleurs des années qu’elle et Thüring Bräm explorent ensemble l’œuvre d’Aloïse, avec déjà plusieurs partitions inspirées de sa folie et de son œuvre. Mais La Cantatrice a trouvé la forme idéale pour rendre justice à cette créatrice insolite, et «pour rentrer dans l’énergie de son trait».
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