PAR LAKHDAR BELAÏD 31/03/2016
La carence en experts psychiatres dont souffre le tribunal de grande instance de Lille est de plus en plus inquiétante. De nombreux dossiers sont reportés du fait de l’absence de spécialistes avec parfois comme conséquence, des remises en liberté de personnes potentiellement dangereuses.
« Tiens, j’ai une experte psychiatre pour mon dossier, se réjouit presque ce jeune avocat. Je ne la connaissais pas. » « Tu as décroché l’un des spécialistes recrutés en urgence », l’envie presque un confrère. Ainsi va la vie, pas vraiment idéale, de larges pans de la justice lilloise. Le recours à l’examen médical psy constitue souvent un élément clef, voire obligatoire, du parcours judiciaire. En même temps, les spécialistes se font tout simplement de plus en plus rares.
En comparution immédiate, justice pénale de l’urgence, des dossiers sont ajournés faute de spécialistes. Avec, très souvent, des prévenus incarcérés finalement libérés. De report en report, faute de psychiatre disponible, le délai maximum de la détention provisoire est atteint. Les suspects, souvent interpellés suite à des violences, se rendront d’eux-mêmes chez les psy puis, plus tard, devant le tribunal. S’ils retrouvent le chemin du palais de justice, ou du cabinet médical.
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