Le 10 mars dernier, une infirmière de psychiatrie a été violemment agressée par un patient au CH de Niort. Elle écope de dix jours d'incapacité temporaire de travail. Cette agression a vivement fait réagir. Deux comités d'hygiène et sécurité se sont tenus depuis l'incident. Syndicats et direction cherchent des solutions pour plus de sécurité.
Le 10 mars dernier, une infirmière du service psychiatrie du CH de Niort (Deux-Sèvres) a été violemment agressée par un patient, engendrant une dizaine de jours d'incapacité temporaire de travail (ITT). Cette agression intervient alors qu'une personne supplémentaire est venue renforcer l'équipe de nuit il y a quatre mois. "Ce renfort a été décidé pour plusieurs raisons, et notamment celle de l'arrivée d'un patient de retour d'unité pour malades difficiles (UMD)", explique à Hospimedia Bruno Faulconnier, directeur de l'établissement. Il indique que "tout le monde a été touché par cette agression, subite et brutale. C'est un événement sérieux."
Car côté syndicats, l'affaire fait réagir. Le 22 mars, c'est la fédération nationale CGT qui alertait sur cette agression, et expliquait : "La direction de cet établissement n'a pas dénié prévenir le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), mais comment s'étonner quand cette même direction, après avoir reçu plusieurs alertes de la composante CGT au CHSCT sur un danger grave et imminent, n'a eu comme seule réponse d'arguer que "la violence en psychiatrie, ça fait partie du travail"". Une affirmation réfutée par la direction. Elle explique que "la secrétaire du CHSCT, qui est aussi une élue CGT, n'a pu être jointe avant plusieurs jours. Nous avons fait les choses dans les règles et avons aussi signalé cette agression à l'ARS, dans un souci de transparence, et fait un signalement au procureur de la République", détaille Bruno Faulconnier. Contactée par Hospimedia, la CGT du CH de Niort, dont l'action n'est pas soutenue par les deux autres syndicats de l'établissement, n'a pas souhaité apporter de précisions supplémentaires.
Une demande de transfert du patient
La direction affirme que, dès le 11 mars, un médecin du travail et un psychologue ont rencontré les équipes. "La directrice des soins s'est déplacée tous les jours dans le service." Quelques jours plus tard s'est tenu un premier CHSCT, déjà prévu avant le drame, et un deuxième, le 25 mars. C'est lors de cette deuxième session que les différents syndicats présents, CGT, FO et CFDT ont pu présenter leurs revendications. "FO a demandé la création d'un pool de remplacement calqué sur la MCO, pour la psychiatrie. Il manque au CH de Niort cinq postes d'infirmiers en psychiatrie, nous demandons donc des effectifs suffisants. Cela passe par l'acceptation des mutations pour compenser le manque de personnel dans le service", confie Alain Rochette, délégué FO. La CFDT indique de son côté que le CHSCT s'est "bien déroulé" et ne souhaite pas communiquer sur le sujet. Les réponses aux différentes revendications sont attendues pour la prochaine réunion, dont la date n'est pas encore connue. En parallèle, la direction prévoit de rencontrer cette semaine les membres du service. "Nous serons aussi très attentifs à la situation de la personne agressée. Nous la recevrons dès son retour", indique Bruno Faulconnier. Pour l'heure, le patient a été placé dans une autre unité, en attendant son transfert demandé vers un autre établissement.
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