Par Thomas Martin Publié le
Sandrine Sutter et sa fille Alma sur le plateau de l'émission "28 minutes" sur Arte.
Capture d'écran
À Flayosc dans le Var, une mère est soupçonnée d’avoir tué sa fille de 20 ans atteinte de trisomie 21. Elle s’était pourtant battue pour lui offrir la meilleure vie possible et avait témoigné de son quotidien dans les médias. Le parquet parle d’un geste de désespoir. Récit.
Quand la sage-femme a posé Alma sur son ventre, le 23 juin 2001, Sandrine Sutter s'est aperçue que son bébé avait un visage très rond, un nez minuscule, et des yeux en amande. Quelques jours et un caryotype plus tard, les soignants ont confirmé ce que présumait la jeune maman de 32 ans. Sa fille, Alma était atteinte de trisomie 21.
Dans sa chambre, à la maternité, Sandrine Sutter s’est réfugiée dans les bras de son compagnon, en pleurs. « J’ai ressenti comme un coup de glaive en plein cœur », dira-t-elle plus tard. Jusque-là, Sandrine Sutter avait réussi à se construire la vie dont elle avait rêvé. Elle avait passé sa jeunesse en Alsace au sein d’une famille unie, avec des parents professeurs aux Beaux-arts. À 17 ans, alors qu’elle aidait un ami à fabriquer des décors de scène pour une opérette, en entendant des artistes répéter, elle s’était découvert une passion pour le chant lyrique. Immédiatement elle s’était inscrite au conservatoire de Strasbourg. Cinq ans plus tard, la petite blonde faisait de sa passion son métier. Elle devenait mezzo soprano. Elle se produisait sur scène en interprétant notamment les rôles de Carmen ou d’Orphée. L’amour avait aussi frappé à sa porte. Elle s’était mise en couple avec un brillant chef d’orchestre et s’était installée avec lui dans le petit village de Flayosc, tout près de Draguignan, dans le Var. Le couple avait emménagé dans une villa typique du sud de la France, entourée de vignes et de petits bois de pins. À l’automne 2000, elle était tombée enceinte.
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