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lundi 13 décembre 2021

Les dangers favorisent l’altruisme et la coopération : le cas de l'attentat du Bataclan

Julien Hernandez  Publié le 15/12/2021

À l'aide de témoignages de rescapés de l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, des chercheurs en psychologie sociale ont pu étudier les comportements humains lors d'une tuerie de masse. Nous avons interrogé Guillaume Dezecache, maître de conférences en psychologie à l'Université Clermont-Auvergne, qui travaille sur la socialisation au sein de situations extrêmes, et auteur principal de l'étude. 

Personne n'a oublié la terrible nuit du 13 novembre 2015. Elle fait désormais partie de ces instants, toujours trop nombreux, où chacun et chacune d'entre nous se souvient de ce qu'il faisait lorsqu'il a appris ce qu'il se passait. Six ans plus tard, il y a eu des récits, écrits et filmés, où les survivants racontent leurs histoires. Avec cette étude, cette tragédie vient désormais se conter d'un point de vue scientifique. Ce qui a motivé la réalisation d'une telle étude est une idée reçue assez répandue dans le domaine de la psychologie sociale, plus précisément chez les chercheurs qui étudient le comportement des foules : « Selon certaines croyances populaires, le danger révèle ce qu'il y a de pire en nous : lorsque les gens paniquent, ils adoptent des comportements antisociaux.» Tel est la première ligne de l'article de recherche publié par Guillaume Dezecache et ses collaborateurs dans Public Library Of Science.

Premiers contacts

En 2016, le chercheur et son équipe entrent en contact avec des associations de victimes en décrivant leur projet d'étude. Un début de relation naturellement tendu étant donné les circonstances : « au départ, la question de la confiance a été primordiale. J'ai dû envoyer une copie de mon passeport à l'une des associations de victimes pour bien montrer que je n'étais pas quelqu'un qui souhaitait rendre la vie des survivants plus difficile qu'elle ne l'était déjà », raconte Guillaume Dezecache. Les entretiens se sont ensuite déroulés à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, dans l'aile dédiée à la psychiatrie. Les chercheurs ont pris beaucoup de précautions afin d'éviter les effets indésirables chez les participants : questionnaire clinique préalable pour évaluer d'éventuels symptômes post-traumatiques, consultation avec un psychiatre et présence d'un médecin et de praticiens de santé durant les entretiens. 

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