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Au lendemain des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en France, les professionnels du secteur jettent un regard sans complaisance sur leur spécialité, passée de "pionnière et innovante" à moribonde. L’hégémonie américaine explique en partie ce déclin français.
"L’état des lieux de la psychiatrie française est catastrophique", lâche sans ambages Marie-José Durieux, pédopsychiatre dans un hôpital de la région parisienne, contactée par France 24. Un diagnostic sévère partagé par l’ensemble des professionnels d’un secteur en grande souffrance, au lendemain des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie qui se sont tenues les 27 et 28 septembre. "Il y a encore trente ans, la psychiatrie était pratiquée avec beaucoup d’intérêt et d’exaltation", se souvient la thérapeute. "On associait la psychiatrie aux sciences imaginatives comme la philosophie, la psychanalyse, la sociologie, la littérature, et l’on progressait. À la fin du XXe siècle, les médicaments ont débarqué dans ce secteur. Ils ont apporté des progrès indéniables, mais les médicaments à eux seuls ne suffisent pas à résoudre les problèmes existentiels. Puis dans les années 1980, les protocoles américains se sont immiscés en France. La psychiatrie française, de renommée mondiale, pionnière et innovante, s’est alors peu à peu étiolée sous l’influence de la psychiatrie américaine."
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