Le plan de 8,1 milliards d’euro, validé par une majorité de syndicats, prévoit des mesures financières pour « celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte contre cette épidémie », selon Matignon.
Après plus de six semaines de négociation entre les syndicats et le gouvernement dans le cadre du Ségur de la santé, ce plan « massif » en faveur de l’hôpital promis par Emmanuel Macron au plus fort de la crise du Covid-19, vient d’être signé, lundi 13 juillet, à Matignon.
Le premier ministre Jean Castex a salué ces accords salariaux, qui octroient 8,1 milliards d’euros aux personnels hospitaliers, évoquant un « moment historique » pour le « système de santé ». « Cet effort historique se veut d’abord une reconnaissance considérable à l’égard de celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte contre cette épidémie », a déclaré le chef du gouvernement à l’issue de la cérémonie de signature.
Le volet sur les carrières et les rémunérations, au cœur des discussions menées entre les organisations hospitalières et le gouvernement, a abouti à trois protocoles d’accords, validés par une majorité de syndicats.
Salaires, primes, indemnités… Tour d’horizon des principales avancées actées par ces « accords de la santé ».
Personnels paramédicaux et non médicaux
Les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes…) et non médicaux (techniciens, brancardiers, agents administratifs…) ont obtenu une enveloppe de 7,6 milliards d’euros pour améliorer leurs rémunérations.
Cette somme, qualifiée d’« historique » par le ministre de la santé, Olivier Véran, servira en majorité à financer une hausse de salaire dite « socle » pour l’ensemble des personnels des hôpitaux et des Ehpad publics, de l’ordre de 183 euros net mensuels. Cette augmentation, qui devra être votée en fin d’année dans le budget de la Sécurité sociale, se fera en deux temps : une première revalorisation de 90 euros « avec un effet rétroactif » au 1er septembre et une autre de 93 euros au 1er mars 2021.
L’accord prévoit également une « révision » des grilles de salaires pour certains métiers, qui devra être achevée avant le printemps. Selon le ministère, cela se traduira par une hausse de salaire de 35 euros net en moyenne pour les agents concernés.
De nouvelles majorations sont en outre envisagées pour les heures supplémentaires, tandis que des mesures seront prises pour développer l’intéressement collectif. Des « recrutements » sont enfin mentionnés, dont le nombre exact ne figure pas noir sur blanc. « On part sur une création de 15 000 postes », a cependant prévenu Olivier Véran dans un entretien accordé dimanche aux quotidiens du groupe Ebra.
A noter que les salariés du secteur privé lucratif bénéficieront eux aussi d’une partie des 7,6 milliards d’euros, pour une revalorisation évaluée à 160 euros net par mois. Des discussions seront menées dans les établissements concernés pour en fixer les modalités.
Médecins hospitaliers
L’accord pour les médecins hospitaliers, signé par trois syndicats représentatifs sur cinq, porte sur un ensemble de 16 mesures, pour une enveloppe globale de 450 millions d’euros. L’essentiel de cette somme servira à augmenter l’indemnité de « service public exclusif », versée aux praticiens qui s’engagent à ne travailler que dans les hôpitaux publics, sans dépassement d’honoraires.
Cette indemnité est aujourd’hui de 490 euros brut par mois pour un temps plein, portée 700 euros après quinze ans d’ancienneté. Elle passera à 1 010 euros pour tous les praticiens éligibles, avec une première étape en septembre et une seconde en mars 2021.
En parallèle, une « révision » des grilles de salaires est prévue à compter du 1er janvier 2021, avec fusion des trois premiers échelons et création de trois échelons supplémentaires en fin de carrière, pour un coût de 100 millions d’euros.
Le texte inclut également des dispositions sur la formation et le statut des médecins, avec des visites médicales rendues obligatoires, et des mesures pour encadrer l’intérim avec un « respect strict » du « plafonnement des rémunérations ».
Internes et étudiants en médecine
Les internes, futurs médecins employés à l’hôpital dans le cadre de stages de fin de cursus, vont bénéficier d’une enveloppe de 124 millions d’euros ainsi que de mesures visant à assurer « un meilleur respect du temps de travail ».
Selon l’Inter-Syndicale nationale des internes (ISNI), principal syndicat d’internes, les 124 millions d’euros serviront à améliorer les indemnités versées aux jeunes praticiens, portées au niveau du smic horaire – une revendication de longue date des futurs médecins.
Une enveloppe de 55 millions d’euros a par ailleurs été débloquée pour les étudiants en médecine, tandis que les étudiants de filières paramédicales bénéficieront d’un coup de pouce à 20 millions d’euros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire