Par Marius Delaunay, Clémence Fulleda, Dimanche 12 juillet 2020
La crise du coronavirus a beaucoup joué sur la santé mais aussi sur le mental d'une bonne partie de la population. Les hôpitaux psychiatriques craignent de voir arriver de nouveaux patients alors que les moyens eux restent très limités. C'est le cas de l'hôpital Marchant à Toulouse.
Le confinement a laissé des traces dans les esprits, le déconfinement qui s'en est suivi aussi. Les hôpitaux psychiatriques craignent justement les dégâts collatéraux laissés par cette crise du coronavirus. Pour l'instant bonne nouvelle, il n'y a pas vraiment eu d'afflux dans les centres de soin selon les associations de malades que nous avons contacté...
Mais la crise économique risque de faire beaucoup plus de dégâts. Elle impacte déjà durement la région toulousaine et les pertes d'emploi risquent déjà de faire beaucoup de mal à la santé psychique de certains.
C'est en tout cas la crainte de Loïc Brelier, aide-soignant à l'hôpital public Marchant depuis presque dix ans maintenant et syndiqué chez Sud. Pour lui, la monde de la psychiatrie n'a clairement pas les moyens de prendre en charge de nouveaux patients. "Le sous-effectif est tellement important" affirme t-il, "au point qu'on donnait rendez-vous à certains patients trois mois après avoir leur appel". En précisant que tout cela, c'était avant la crise du coronavirus.
Manque de moyens
Pour Loïc Brelier, l'hôpital Marchant manque cruellement de bras et de personnel pour être à l'écoute de tous ces patients en souffrance. Déjà l'année dernière en mai 2019, une partie du personnel de l'hôpital psychiatrique avait planté des tentes devant l'entrée de l'établissement et fait grève pendant deux mois pour réclamer davantage de personnel. Un an plus tard, les sept nouveaux postes promis et réclamés par les syndicats ne sont toujours pas là. A l'hôpital Marchant, on se retrouve même avec 22 malades pour 20 lits dans chaque secteur.
"Ça peut amener à des situations dramatiques."
10% des patients de l'hôpital, des SDF et des migrants notamment, ont disparu et les hospitalisations sous contrainte ont augmenté. "C'est comme si on avait une voiture à faire rouler mais qu'on ne roulait qu'avec trois roues" pour Loic Brelier. Selon les syndicats, les effectifs de l'hôpital Marchant ont déjà l'habitude de travailler en "mode dégradé"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire