TRIBUNE. Au-delà de la question salariale, les infirmiers plaident pour une évolution de leur rôle au sein du système de santé, explique Patrick Chamboredon.
Patrick Chamboredon Modifié le
En lançant le Ségur de la santé le 25 mai dernier, le ministère de la Santé se donnait pour objectif de « tirer collectivement les leçons de l'épreuve traversée […] pour bâtir les fondations d'un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l'écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires, avec des solutions fortes et concrètes ». Aujourd'hui qu'en est-il ? À date, seuls des accords relatifs aux salaires ont été conclus. De toute évidence, et au regard notamment du décrochage de la France vis-à-vis de ses voisins européens, une réévaluation des rémunérations s'imposait. Mais cette mesure ne saurait garantir à elle seule la pérennité de notre système de santé. Pour construire un système de santé plus efficace, plus durable, et plus humain, une transformation profonde est nécessaire, et celle-ci passera inévitablement par une revalorisation globale de la première profession de santé par le nombre. Les 700 000 infirmières et infirmiers de France ont (aussi) des idées.
Il s'agit d'abord de permettre aux infirmiers d'avoir des perspectives, qu'ils soient en mesure d'évoluer tout au long de leur carrière. Selon la dernière consultation que nous avons menée (61 000 répondants), 91 % des infirmiers se disent « fiers de leur profession », mais moins d'un infirmier sur deux se dit « satisfait de son métier », et seuls 42 % « choisiraient à nouveau ce métier ». Ces enseignements invitent à la réflexion : notre modèle peut-il compter éternellement sur l'engagement et le dévouement d'une profession choisie le plus souvent par vocation, tout en restant sourd à ses appels ?
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