L’accident a eu lieu après une bagarre en décembre 2018 dans l’Alabama. Elle est inculpée d’homicide, la justice lui reprochant d’avoir causé la mort.
Une Américaine, qui a fait une fausse couche après avoir été blessée par balle au ventre, a été arrêtée et inculpée d’homicide par la justice de l’Alabama, qui lui reproche d’avoir causé la mort du fœtus.
Les défenseurs du droit à l’avortement ont immédiatement apporté leur soutien à la jeune femme, estimant que son cas était révélateur de l’offensive anti-IVG en cours dans cet Etat conservateur et religieux du sud des Etats-Unis. « Marshae Jones a été inculpée d’homicide parce que sa grossesse s’est interrompue quand elle a reçu cinq balles dans l’abdomen. Son agresseuse reste en liberté. Nous allons la sortir de prison et lui apporter une assistance juridique », a tweeté l’organisation YellowFund qui aide les femmes à accéder à l’avortement.
Pas de charge contre l’auteure des coups
La jeune femme noire de 27 ans a été blessée par une autre femme lors d’une bagarre, le 4 décembre 2018. « La seule victime est ce bébé à naître », avait alors déclaré le chef de la police locale Danny Reid, cité par le site d’information AL. com. « C’est la mère de l’enfant qui avait commencé et qui a alimenté la bagarre », avait-il ajouté.
L’auteure des coups de feu avait initialement été inculpée par un grand jury. Mais celui-ci a finalement abandonné les charges contre elle et les a imputées à Marshae Jones, placée en détention mercredi.
L’Alabama a adopté en mai une loi interdisant l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste, et l’assimilant à un homicide. Cette loi est censée entrer en vigueur en novembre, mais elle devrait être bloquée par la justice d’ici là, car elle enfreint la jurisprudence de la Cour suprême qui a légalisé l’avortement en 1973.
« Surtout des femmes de couleur »
Avant même l’adoption de la loi, des femmes ayant fait des fausses couches après un accident de voiture ou en se droguant ont déjà fait l’objet de poursuites, a relevé la National Abortion Federation, qui soutient l’accès à l’IVG.
« C’est comme ça que des femmes – surtout les femmes de couleur – sont déjà punies et poursuivies pour la fin de leur grossesse », a-t-elle tweeté.
Outre l’Alabama, plusieurs Etats conservateurs ont voté depuis le début de l’année des lois restreignant l’accès à l’avortement. Leur but est de fournir un motif à la Cour suprême de se saisir à nouveau du sujet. Ils misent sur les nouveaux juges nommés par le président républicain Donald Trump pour qu’elle revienne en arrière.
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