L’étrange et déprimant road movie de Rick Alverson suit les tribulations d’un chirurgien spécialiste de la lobotomie, dans les Etats-Unis des années 1950.
L’avis du « Monde » – Pourquoi pas
C’est un épisode atroce, exhumé des annales médicales : les derniers moments de la vogue des lobotomies dans les hôpitaux psychiatriques américains. Ce n’est pourtant pas un film atroce – même si quelques séquences défient la résistance du spectateur. Rick Alverson, qui travaille depuis une décennie aux marges du cinéma américain, a construit autour de ce thème – que reste-t-il d’un humain une fois qu’on a détruit une part essentielle de son être ? – un voyage rêveur, ralenti, filmé dans les paysages hivernaux du Nord-Ouest des Etats-Unis, traversé d’éclairs de violence et de cruauté.
Alors que les premiers neuroleptiques font leur apparition, le docteur Wallace Fiennes (Jeff Goldblum, mélancolique et toxique) a de plus en plus de mal à convaincre les directeurs des établissements qu’il démarche à le laisser opérer sur leurs patients. Sa technique, un coup de pic dans les lobes, à travers la cavité oculaire, est pourtant au point. Mais les temps changent et les pérégrinations du praticien vieillissant à travers l’Oregon et le Washington sont de moins en moins fructueuses. Il embarque néanmoins Andy (Tye Sheridan), jeune homme au regard éteint, dans sa Coccinelle Volkswagen, à charge pour son nouveau collaborateur de photographier les opérés, avant et après.
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