Article publié dans le numéro 277 de Juillet 2018
Souhaitant mieux faire reconnaître ses activités, ses moyens d’action et ses progrès, la psychiatrie était l’objet d’un colloque national, qui, en avril dernier, a réuni à Besançon cent cinquante participants autour du thème « La psychiatrie : une discipline médicale comme les autres ».
Le temps paraît bien loin des asiles d’aliénés, des traitements par électrochocs et de la lobotomie. Pourtant la psychiatrie a encore du mal à se débarrasser du carcan qui depuis des décennies, en France, la tient à l’écart : patients considérés avec suspicion voire peur dans une société peu bienveillante avec la différence et la vulnérabilité, maladies mentales associées à la violence, image réductrice d’une discipline qui ne traiterait que de pathologies lourdes. « Pourtant plus d’une personne sur quatre est susceptible de souffrir à un moment de sa vie de troubles dépressifs, de troubles psychotiques ou de conduites addictives », estime Daniel Sechter, professeur de psychiatrie à l’université de Franche-Comté et praticien au CHU de Besançon, instigateur du colloque.
Tout le monde est concerné, pour lui-même ou pour son entourage, par les troubles de l’apprentissage, du sommeil ou de l’attention, par les phobies, l’anxiété, les addictions… Aujourd’hui, malgré les avancées, on peut encore éprouver de la gêne à consulter, et il reste toujours difficile de reconnaître et d’admettre certaines pathologies comme la dépression chez l’enfant ou la personne âgée. « La souffrance psychique est encore réellement sous-estimée », témoigne Marie-Rose Moro, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, et présidente du CNUP, le Collège national des universitaires de psychiatrie.
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