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mercredi 4 juillet 2018

Frédéric Valletoux : «La timidité de l’Etat a tout aggravé»

Par Eric Favereau — 

Frédéric Valletoux.
Frédéric Valletoux. Photo Bertrand Guay. AFP

A la tête de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux prône une refonte totale du système.

Vous y croyez, à une réforme de l’hôpital ?

    Je n’ai aucune info, je ne sais pas, le ministère travaille dans son coin. Il y a eu cinq groupes de travail, avec des auditions très techniques, mais on ignore les résultats. Au niveau du ministère, sur la réforme elle-même, c’est ni son ni images. Pourquoi pas ? Mais cela crée une attente énorme.

    C’est-à-dire ?
    Ce qui nous inquiéterait, c’est ce que ce plan ne soit constitué que de demi-mesures, et qu’il ne s’intéresse qu’à l’hôpital et non au système de santé, car c’est tout l’ensemble qui est à retisser. En tout cas, la ministre s’est montrée lucide sur les défis, courageuse dans le constat, à la différence de sa prédécesseure, dont le discours était insignifiant, pour qu’il ne se passe surtout rien. Là, Agnès Buzyn a mis la barre très haut.
    Y a-t-il vraiment urgence ?
    Nous sommes malheureusement dans la situation que l’on avait prédite, avec une fragilisation de plus en forte des organisations hospitalières, liées à des réformes qui ont été toutes repoussées. Et la timidité des pouvoirs publics a tout aggravé, avec en prime les problèmes dans les services d’urgences, les tensions démographiques, et un mode de finance qui n’est plus adapté.
    Quel sentiment domine, aujourd’hui, dans les hôpitaux ? La résignation ?
    Il reste un grand sens des responsabilités de la part des professionnels, avec l’espoir que l’on va arriver à sauver l’essentiel, c’est-à-dire conserver un service de santé publique qui garde son caractère universel, souvent excellent. Il n’y a pas de résignation. Mais une attente énorme.
    Les déficits vous inquiètent-ils ?
    On fait peser sur les finances des hôpitaux un certain nombre de dépenses qui avant étaient prises en charge par l’assurance maladie, comme les transports sanitaires. Alors ce déficit ne veut rien dire. C’est le signe d’un modèle économique qui ne convient plus. Il est temps de tout remettre à plat, comme de remettre à plat l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), modèle datant des années 90 qui n’est plus adapté à la médecine de parcours. Il faut aller vers des budgets transversaux.


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