Plus de 90% des infirmiers pensent qu'en 2030 ils joueront un rôle de coordination au sein des équipes, avec des responsabilités accrues. C'est ce que dévoile une étude menée fin 2017 par la mutuelle MACSF. Le point est aussi fait sur l'innovation. Les infirmiers craignent cependant une déshumanisation des soins et de l'hôpital.
Comment les infirmiers voient-ils leur avenir ? Une enquête dévoilée fin avril (lire encadré) dresse le portrait de "l'infirmière du futur". Elle met en lumière que 91% des infirmiers pensent qu'ils auront "plus de responsabilités" en 2030. En parallèle, ils relatent aussi, pour 93% d'entre eux, que leur responsabilité sera plus engagée qu'actuellement. L'étude démontre en effet la volonté marquée de la profession infirmière de voir son périmètre d'exercice élargi. Selon elle, et pour 92% des sondés, le travail de coordination fera partie intégrante de leur quotidien. Il s'agira notamment de faire le lien avec le médecin traitant pour le suivi, passer des appels au domicile des patients pour prendre des nouvelles en post-opératoire et enfin réaliser des soins à domicile.
Méthodologie
L'enquête a été menée par la MACSF, mutuelle d'assurance des professionnels, sur la base d'un questionnaire envoyé à 8 000 infirmiers sociétaires, en novembre 2017. Le volet qualitatif de l'étude est pour sa part basé sur des entretiens, réalisés par l'institut GFK, auprès de 17 professionnels sociétaires, en septembre 2017.
Un champ d'exercice élargi, cela implique plus de délégations de tâches des médecins. Les infirmiers sont 89% à penser qu'en 2020, plus de tâches seront ainsi déléguées. Une volonté qui anticipe sans doute certaines évolutions. "La création des infirmiers de pratique avancée (IPA) nouvel acteur de santé, apparaît comme une véritable révolution dans le panorama médical français. À nouvelle pratique, nouveaux périmètres, nouveaux challenges mais aussi des responsabilités élargies que l'assureur doit prendre en compte", commente Thierry Houselstein, directeur médical MACSF.
L'ère de la robotisation
Au-delà des nouvelles compétences espérées par les infirmiers, l'étude se penche aussi sur l'évolution du matériel et l'éventuelle robotisation de la profession. Deux tiers des personnes interrogées, soit 61%, pensent qu'en 2030, il est "probable" que les robots fassent partie de leur quotidien. Plus spécifiquement, les étudiants en soins infirmiers envisagent la robotisation comme un moyen d'aider au déplacement des patients ; de prendre la tension, la saturation en oxygène et faire un premier bilan, de réaliser les ionogrammes et les numérations de formule sanguine (NFS) ; de délivrer des médicaments dans la chambre directement aux patients ou encore de détecter les veines.
Toutefois, parmi les infirmiers validant l'hypothèse d'une introduction des robots dans leur quotidien, 78% estiment qu'ils ne pourront pas les aider à réaliser certains actes, comme par exemple les prises de sang. Le rôle de ces robots serait en revanche particulièrement utile, selon les répondants, dans la réalisation de la gestion des stocks notamment. Les infirmiers sont 89% à le reconnaître. Quid des relations avec les patients ? 66% des sondés s'accordent à dire que les innovations pourraient leur permettre de consacrer plus de temps à la réalisation des soins qui ne seront pas robotisés. 63% d'entre eux estiment également que ces innovations pourraient globalement leur permettre de passer plus de temps auprès du patient.
Mais ces évolutions suscitent tout de même quelques craintes. 77% des professionnels craignent que, dans un futur fait d'innovations technologiques, les coupures informatiques, pertes de connexion et autres bugs gênent leur univers professionnel. Les infirmiers sont enfin 80% à craindre que les innovations entraînent la déshumanisation du soin et des hôpitaux.
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