Paris, le samedi 5 mai 2018 – Il y a la crise de l’hôpital bien sûr. Systémique, profonde, angoissante. Il y a le marasme de la médecine libérale. Systémique, profond, inquiétant. Il y a les vides philosophiques : les patients qui s’inventent des scandales, les scandales qui n’intéressent personne. Il y a l’accompagnement de la fin de vie, l’accès des couples de femmes à la PMA : tous ces grands débats résumés par des formules neutres. Et il y a chaque jour ouvrir la porte de son cabinet, enfiler sa blouse, accueillir les patients et refermer la porte. Qu’est-ce que soigner veut dire ? Ils nous racontent encore souvent cela les médecins blogueurs quand ils trouvent le temps de jeter quelques lignes sur leurs journaux (pas intimes mais intimistes) virtuels. Et que disent-ils ? Que malgré les impératifs budgétaires qui les étranglent, malgré les contraintes administratives, malgré le poids des protocoles aveugles, soigner demeure d’abord : écouter. Entendre les silences de celui qui s’inquiète, prendre le temps de soulever les questions qui harcèlent, expliquer, tendre une main, faire le lien entre la souffrance et un espoir possible, même infime, quel qu’il soit.
La médecine technique face à ses limites
On l’apprend dès les premières années, comme en témoigne dans un de ses derniers posts l’étudiant en médecine auteur du blog Litthérapie. Il raconte sa dernière garde en tant qu’externe. Elle se déroule aux urgences, dans un service où il affirme avoir beaucoup appris. « Alors même que ce service des urgences pâtit d’une activité monstrueuse et d’effectifs réduits, et de ce fait d’une réputation exécrable auprès des externes et internes qui doivent y faire leurs gardes et préfèrent parfois les vendre à bon prix à leurs collègues, j’apprécie ce service. J’y ai accompli la plupart de mes gestes, et j’y ai surtout appris la magnifique complexité des êtres humains dans le monde du soin. Gérer l’angoisse, la colère, l’incertitude, l’attente, la misère des uns face aux soucis peut être dérisoires des autres, la valeur d’un psy de garde qui aime son métier face à celui qui ne descendra pas parce qu’il est occupé (à prendre son repas à 21h), le soutien des pairs, le petit conseil que tu passes à ton interne à sa première garde et qui vous unit pour le restant de la nuit envers et contre toute la souffrance du monde ! » décrit-il.
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