Sophie Martos
| 07.03.2017
Un agent de l'hôpital Cochin s'est donné la mort, ce mardi matin sur son lieu de travail, a indiqué l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
De source syndicale, la victime est décédée par pendaison dans son bureau. Malgré l'intervention des secours, elle n'a pas pu être réanimée. L'AP-HP évoque un agent qui travaillait depuis 20 ans dans ses établissements et était intégré au département d'information médicale (DIM) depuis six ans. Sur les réseaux sociaux, le Dr Gérard Kierzek, médecin urgentiste à Cochin, témoigne qu'il s'agit d'une infirmière (IADE) avec qui il a travaillé.
@gkierzek @APHP @SNIA75 @YahooActuFR ils parlent d'une IBODE sur l'article tu penses que c'est une IADE Gérald ? Ce n'est pas clair.
Cette tragédie est survenue « dans un service dans lequel des difficultés fonctionnelles et relationnelles avaient été identifiées », reconnaît l'AP-HP. Ces problématiques ont conduit à l'ouverture d'une enquête administrative menée par la direction des ressources humaines (DRH), à l'initiative de la direction du groupe hospitalier Paris Centre et à une expertise du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Un audit en cours
« La situation semblait moins aiguë. De premiers changements d’organisation avaient été mis en œuvre mais compte tenu de difficultés persistantes, il avait été décidé par le directeur du groupe hospitalier et le directeur général de procéder à un audit. La première réunion a eu lieu la semaine dernière », ajoute la direction hospitalière. « L'ensemble de ces éléments permettra de déterminer l'existence de liens entre les difficultés relevées dans le service et ce drame ».
Les actions pour analyser les causes de ce suicide en toute transparence vont être mises en place dans le cadre du CHSCT de l'hôpital Cochin. Une réunion est prévue demain avec l'appui de la cellule d'analyses des suicides de l'AP-HP.
Une cellule de soutien psychologique a été mise en place et accueille les personnels.
D'importantes tensions
Le drame s'est déroulé alors qu'une grève de l’ensemble des secteurs sanitaire, social et médico-social du public et du privé à l’appel des fédérations FO, CGT et SUD pour dénoncer les conditions de travail et l'austérité était en cours dans le centre de Paris depuis le début de matinée.
Le suicide d'un infirmier par défenestration à l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) début février avait provoqué une nouvelle vague d'émotion dans le monde médical. En décembre 2015, cet hôpital avait déjà été affecté par le suicide du Pr Jean-Louis Megnien.
Face à la colère des soignants et aux multiples tensions à l'hôpital, la ministre de la Santé, Marisol Touraine avait dévoilé en décembre 2016 un plan pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers.
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