| 07.03.2017
La secrétaire d'État Juliette Méadel a dévoilé ce 7 mars, en clôture d'un cycle de trois tables rondes initié en décembre, un plan de 24 mesures pour améliorer l'accompagnement psychologique des victimes de catastrophes et d'attentats.
Le premier défi est d'améliorer l'accès aux soins, pour un public « tout venant », a priori exempt de pathologie psychiatrique, qui souvent, sous le coup du psychotrauma, n'ose pas recourir aux soins. Ou tardivement, sans savoir à qui s'adresser.
Pour ce faire, le plan des pouvoirs publics entend proposer systématiquement à chaque victime (ou impliqué) un diagnostic de santé psychique gratuit ou largement pris en charge par la sécurité sociale, au terme duquel elle recevra une attestation de constat des conséquences psychologiques du drame. « Tout le monde n'a pas les mêmes besoins en termes de suivi psychologique », souligne Juliette Méadel.
Recenser et labelliser les spécialistes du psychotrauma
Puis une liste départementale de psychologues et de psychiatres agréés par l'agence régionale de santé (ARS), faisant figurer les professionnels qui seraient gratifiés d'un nouveau label « psychotraumatisme », sera mise à disposition des victimes, « dans les semaines qui viennent », a indiqué la secrétaire d'État à la presse.
Le remboursement des consultations de psychologues de ville formés et agréés, expérimenté à Nice à hauteur de 50 euros les 10 séances de soutien, sera renouvelé « autant que nécessaire », après évaluation du patient. « Aujourd'hui, nous n'avons pas eu beaucoup de demandes de renouvellement mais nous devons nous adapter », a précisé Juliette Méadel, tout en rappelant que la prise en charge était totalement remboursée pour la psychiatrie publique.
Une réserve psy mobilisable pour l'urgence
Pour améliorer de façon pérenne la prise en charge en urgence, et en post-urgence, le plan préconise la constitution d'une réserve de psychiatres, pédopsychiatres et de psychologues volontaires, formés au psychotrauma, mobilisables immédiatement par les cellules d'urgences médico-psychologiques (CUMP), mais aussi plusieurs mois après.
Cela soulève la question de la formation, lacunaire en pédopsychiatrie (avec une diminution de 50 % du nombre de spécialistes en 10 ans) et encore plus en psychotrauma. Le plan recommande des modules de formation, qui s'adressent au-delà du monde psy à l'ensemble des professionnels de santé, notamment aux généralistes.
Par ailleurs, Juliette Méadel devrait lancer une mission d'évaluation globale sur les dispositifs actuels d'accompagnement psychologique (médecine de ville, CUMP, associations).
4 centres territoriaux
Pour encourager la recherche, la secrétaire d'État reprend l'idée développée par Françoise Rudeski (fondatrice de SOS Attentats) mais aussi par des acteurs des CUMP, d'un centre national de ressources et de résilience, qui serait, au-delà d'un catalyseur de connaissances y compris sur la radicalisation, l'animateur d'un réseau de centres territoriaux. « Ces centres d'accueil et de soins seront d'abord expérimentés à Paris, Nice, Toulon et Lyon, où nous avons déjà des structures existantes que nous allons transformer », a précisé « au Quotidien » Juliette Méadel. Ils devraient être adossés à une structure existante, dotés d'un département pédopsychiatrie, et offrir une approche pluridisciplinaire.
Par ailleurs, le centre national devrait aussi être la cheville ouvrière d'un plan d'actions sur les troubles psychiques post-traumatiques, lancé en partenariat avec le ministère de la défense et porté par psychiatres militaires et civils.
Un rapport (inspection générale des affaires sociales et des finances) lui sera remis avant la fin du quinquennat pour en préciser les contours et moyens, a indiqué Juliette Méadel
Enfin, un dernier volet vise à sensibiliser toute la société, en tant qu'acteur de la résilience, notamment grâce à la formation aux gestes, mais aussi aux mots qui sauvent (Patrick Pelloux et Éric Faure doivent rendre dans ce sens une mission à la secrétaire d'État à la fin du mois
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire