"En 2014, en France métropolitaine, 70% des personnes âgées de 15 ans ou plus déclarent que leur état de santé est bon ou très bon, 23% l'estiment assez bon et 7% [le] disent mauvais ou très mauvais." Les premiers résultats de l'enquête santé européenne EHIS-ESPS (pour european health interview survey-enquête santé et protection sociale) viennent de tomber. Ce travail a été mené en 2014 auprès d'environ 10 000 ménages et plus de 26 500 individus en France métropolitaine. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) présentent en ce début mars les résultats sur leur état de santé (Études & résultats no 998). Deux autres volets sur les questions d'assurance santé et d'accès aux soins paraîtront en 2017.
"L'état de santé déclaré est marqué par de fortes inégalités sociales", constatent les auteurs*. Sans surprise, les ménages d'agriculteurs, les ouvriers non qualifiés puis les employés administratifs et de commerce présentent les plus mauvais indicateurs. Et au contraire, les cadres déclarent nettement moins de problèmes de santé. La différence est moins marquée pour la déclaration de maladies chroniques. Un problème de santé chronique ou de caractère durable est mentionné par 38% des personnes interrogées et 26% évoquent une limitation des activités au quotidien.
Presque une femme sur dix et un homme sur vingt présentent par ailleurs des symptômes dépressifs, qui s'accentuent à partir de 75 ans et touchent particulièrement les ménages d'employés. Sur ce plan, le pays se situe dans la moyenne européenne. Pour les femmes, un premier pallier s'observe à 45 ans puis aux âges les plus avancés, à partir de 75 ans. Pour les hommes, la dégradation est particulièrement marquée à partir de 75 ans. "L'augmentation de la fréquence des situations d'épisodes dépressifs aux âges les plus élevés est un résultat attendu mais dont l'ampleur semble varier avec la mesure utilisée", écrivent la Drees et l'Irdes. Ici la mesure choisie peine à distinguer les symptômes dépressifs de ce qui relève du vieillissement et de la perte d'autonomie, pointent encore les auteurs. Cependant, analysent-ils, cette différence pourrait aussi être due à la méconnaissance ou à la sous-déclaration de la dépression parmi les personnes âgées.
L'étude s'est aussi focalisée sur les facteurs de risque, en l'occurrence l'obésité et la consommation de tabac. Ainsi, 46% de la population française affiche un excès de poids, 31% un surpoids et 15% se trouve en situation d'obésité. C'est moins que la plupart des autres pays d'Europe. Par contre, avec 28% de fumeurs, dont 22% consomment quotidiennement, le taux est supérieur à la moyenne européenne.
* Jacques Pisarik (Drees) et Thierry Rochereau (Irdes), avec la collaboration de Nicolas Célant (Irdes)
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