Les jeunes enfants peuvent être atteints de troubles de stress post-traumatique pendant des années sans que leurs parents ne s’en rendent compte, selon une étude publiée dans the Journal of Clinical Psychiatry le 8 novembre. En effet, des chercheurs de l’université de Est-Anglie, en Angleterre, se sont intéressés à la façon dont les enfants de moins de 10 ans gèrent ce type de troubles durant les semaines, les mois voire les années qui suivent un événement difficile.
Accidents, agressions, les enfants vivent des moments traumatisants
« Quand les gens évoquent les troubles de stress post-traumatiques, ils pensent souvent aux soldats qui reviennent de zones de guerre. Mais les enfants qui ont vécu des évènements traumatisants comme un accident de voiture, des agressions, des désastres naturels sont aussi à risque de développer ces troubles », affirment le Dr Richard Meiser-Stedman qui a dirigé les travaux. Le fait d’éviter tout ce qui rappelle l’évènement, des souvenirs traumatisants, des cauchemars, sentir que le monde est vraiment très dangereux, tout ceci demeure des symptômes possibles de ce genre de problème.
Lors de leurs recherches, les objectifs des scientifiques étaient d’estimer la prévalence de ces troubles chez les enfants trois ans après le traumatisme et d’analyser si les parents comprenaient que leur enfant en souffrait. Mais ils ont également regardé si certains facteurs comme la sévérité du traumatisme, l’intellect de l’enfant et la santé mentale des parents auraient un impact sur ces problèmes.
Ainsi les spécialistes ont suivi plus de 100 enfants âgés entre 2 et 10 ans qui ont été impliqués dans des accidents de la route que ce soit en voiture, à pied ou à vélo. Ils ont tous été soignés pour diverses blessures allant des ecchymoses, aux fractures et aux pertes de consciences. Les enfants ont été diagnostiqués pour ce type de troubles 2 et 4 semaines après l’accident, puis 6 mois et 3 ans après. Par ailleurs, ceux de plus de 7 ans ont été interrogés ainsi que leurs parents.
Des troubles dont peut souffrir toute la famille
Les résultats montrent que ni l’âge des enfants ni leur intellect ne sont corrélés à l’incidence des troubles de stress. De même, les enfants montrant des signes de stress peu après le traumatisme ne sont pas forcément ceux qui souffriront encore de troubles de ce type 3 ans après. En revanche, la sévérité du traumatisme serait liée à l’incidence de la pathologie jusqu’à 6 mois après le drame mais pas après 3 ans.
Ce qui a vraiment frappé les chercheurs, c’est que les parents dont les enfants demeurent atteints de troubles de stress 3 ans après les faits, ne s’en aperçoivent pas ! Le fait de s’en remettre aux parents pour le diagnostic pour ce genre de problèmes se révélerait donc inadéquat. Constat plus logique : les enfants souffrent davantage de troubles du stress si leurs parents en sont également atteints. Mais étrangement, même dans ces conditions, les parents ne remarquent pas davantage la situation dans laquelle se trouve leur enfant.
« Au début le stress des parents est aggravé par les symptômes de l’enfant, ou le comportement de l’enfant est façonné par les réactions initiales des parents voire en peu des deux. Ce qui conduit à une amplification des symptômes pour les deux parties », explique le Dr Meiser-Stedman. En tout cas, cette étude renforce l’idée qu’il faut prendre en considération la santé mentale des parents et sans doute fournir un soutien à l’enfant comme à ses géniteurs.
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