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vendredi 4 mars 2016

Comment bien choisir les revêtements de sol en Ehpad ?


 

                              LE PROBLÈME

Le sol fait partie du projet architectural de l'Ehpad. Le choix des revêtements doit répondre à des impératifs de sécurité et aux contraintes liées à l'activité prévue dans les locaux. Quelles en doivent être les caractéristiques ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?

LA SOLUTION

Les sols des Ehpad doivent permettre la circulation des personnes en toute sécurité — sans risque de glissades et de chutes pour le personnel et les résidents — et la facilitation des efforts des agents lors de la manipulation des mobiliers. Il faut donc impérativement prévoir des revêtements antidérapants conformes à la norme DIN 51130 pour les pieds chaussés des salariés, et des sols de groupe B ou C selon la norme DIN 512097 dans les locaux humides du type cabinets de toilettes, salles de bains et locaux lavés, dans lesquels les résidents déambulent pieds nus.


La classification UPEC des revêtements

La classification UPEC caractérise la durabilité d'un revêtement de sol en fonction d'un domaine d'utilisation. Elle se compose de quatre lettres affectées d'indices numériques ou alphanumériques correspondant aux différentes sévérités d'usages :
  • U, pour l'usure, couvre l'effet de la marche et du roulement des chariots, principalement l'abrasion (dépolissage et perte de matière) et la dégradation mécanique (cloquage, délaminage) ;
  • P, pour le poinçonnement, quantifie le résultat des effets mécaniques du mobilier ;
  • E, pour le comportement du revêtement par rapport à l'eau et l'humidité, il prend en compte la fréquence de la présence d'eau sur le sol, en particulier selon le mode d'entretien ;
  • C, pour la résistance aux agents chimiques susceptibles d'intervenir lors de l'entretien des surfaces.

Trois exigences dans les parties communes

Pour le hall d'accueil, les salles de jour et de restauration, les couloirs et les escaliers ainsi que les lieux de vie tels que la tisanerie, la salle de télévision et les espaces pour les animations, un revêtement uni — ou des carreaux de grande dimension — peut être choisi. Ces parties communes de circulation intense sont la vitrine de l'Ehpad. Les revêtements sélectionnés devront impérativement répondre à trois exigences majeures : la résistance à l'usure et aux taches ; la facilité d'entretien ; la réduction du bruit relatif au trafic (personnel, résidents, visiteurs et chariots). Pour le repérage, il s'agit de recourir à une signalétique contrastée au sol, en particulier dans les escaliers, à l'aide d'un revêtement de couleur différente sur la première et la dernière marche, sur le bord de chaque marche et sur les paliers d'étage.

Carrelages en zone humide et textiles en zone administrative

Les carrelages (céramique, non poreux, grès cérame) seront utilisés dans les zones humides ainsi que dans les halls de l'établissement. Leur intérêt réside dans leur résistance ainsi que dans leur simplicité de pose et d'entretien. Sont recommandés les carreaux céramiques de grand format (30 x 30 centimètres au minimum), avec des joints réduits à 3 ou 4 millimètres réalisés en ciment étanche. Des fabricants proposent une approche spécifique pour les pièces humides avec un système complet réunissant les revêtements de sol et de mur complétés par une gamme d'accessoires (siphons, barres de seuil, manchons d'étanchéité), ce qui permet d'allier sécurité et accessibilité. Aux lieux administratifs, des revêtements textiles tels que sols floqués ou aiguilletés seront préférés.

Les sols souples dans les lieux à vivre

Les sols souples en polychlorure de vinyle ou en linoléum autorisent la mise en œuvre de protocoles de nettoyage-désinfection en Ehpad. Ils permettent de limiter l'impact des chutes et atténuent les bruits grâce à leur sous-couche acoustique. Ces revêtements souples, et plus particulièrement ceux en polychlorure de vinyle (PVC), concilient performances techniques et esthétisme. En effet, le PVC affiche une importante résistance à l'usure et au poinçonnement et bénéficie d'une bonne durabilité — couramment de 25 à 30 ans. Les PVC, présentés en lés ou en dalles, offrent une grande diversité de motifs et de coloris nuancés. Ce qui permet, dans l'établissement, de créer des intérieurs adaptés inspirants et chaleureux.

Les erreurs à ne pas commettre en zone Alzheimer

La couleur constitue un paramètre important dans la conception de l'environnement du résident atteint de la maladie d'Alzheimer. Certaines couleurs peuvent ainsi favoriser des troubles du comportement. Les couleurs acides peuvent entraîner une agitation chez ces patients. Les couleurs sombres (brun foncé, noir et gris foncé) sont susceptibles de générer une peur de "l'effondrement" ou la sensation d'un obstacle à franchir. Les couleurs très claires, le blanc en particulier, sont perçues comme aveuglantes. Les décors au sol — rayures de type bayadère, dessins géométriques répétitifs (cercles, damiers, losanges ou quadrillages) et mouchetés contrastés peuvent être sources de confusion. Gare également aux motifs aux couleurs tranchées et aux imitations de matières naturelles comme celles du gazon, des galets, des feuilles et des pailles, qui peuvent être assimilées par le résident à des matériaux réels et à l'espace extérieur.

Les couleurs unies et contrastées permettent de distinguer les différentes zones de l'unité et facilitent le repérage des résidents. Dans les parties communes de l'unité Alzheimer, les sols lumineux et clairs réfléchissant la lumière participent à rétablir l'équilibre veille-sommeil, souvent altéré chez la personne désorientée. La présence d'une seule couleur au sol favorise le repérage dans les zones de déambulation. Devront ainsi être sélectionnés des sols aux couleurs chaudes et naturelles de type minéral ou végétal (orange, vert, jaune ou rouge) propres à encourager le mouvement et l'activité dans les espaces de vie, et des couleurs froides et apaisantes dans les chambres. Dans tous les cas, il s'agit de privilégier des couleurs pastel, azurées, mates, avec peu de décors afin d'éviter les cas d'hallucinations. Il est possible, tout au plus, de s'autoriser des décors de sol évoquant des repères familiers (bois, tomettes) qui rappelleront l'univers rassurant de la maison, en faisant référence à des souvenirs inscrits dans la mémoire enfantine.
Éric Charles 
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