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Santé - Afrique - Grégoire Ahongbonon : "Il faut briser les chaînes des malades mentaux !"
Le Point Afrique Par Viviane Forson 25/02/2016
INTERVIEW. Depuis 25 ans, ce Béninois consacre sa vie aux malades mentaux en ouvrant des centres de soins qui sont aussi des espaces d'espoir et de réinsertion.
Grégoire Ahongbonon est une figure de la psychiatrie africaine depuis les années 1990. © Les Amis de la Saint-Camille En Afrique, on les croise parfois au détour de grands carrefours dans les grandes villes, fouillant les poubelles ou mendiant. Dans les villages, il faut aller dans la forêt pour les voir enchaînés aux arbres ou parfois enfermés dans une pièce bien à l'abri des regards. Depuis près de vingt-cinq ans, ils ne sont plus seuls... et leurs familles peuvent aussi compter sur lui. Lui, c'est Grégoire Ahongbonon, originaire du Bénin. Il a pris la ferme décision de consacrer sa vie à ceux qu'ils nomment affectueusement « les oubliés des oubliés », les malades mentaux. Avant ce jour de 90, Grégoire portait lui aussi un regard plein de peur sur ces malades. Ce réparateur de pneus, installé en Côte d'Ivoire en 1971, avait une vie des plus enviables avec sa petite entreprise d'entretien de véhicules, il conduisait les plus belles voitures, mais, après la faillite, il a connu une dépression sévère qui lui a donné des envies de suicide. Un pèlerinage dans la ville sainte de Jérusalem a renforcé sa foi. À son retour, l'homme est transformé, il est capable de s'approcher des malades qu'ils croisent, il leur parle, les nourris et bientôt leur trouve un premier toit, à Bouaké dans le centre de la Côte d'Ivoire où il a pu acquérir un terrain. Lire la suite ...
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