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samedi 5 mars 2016

CHANGER DE REGARD SUR LES MALADIES PSYCHIQUES

« Les maladies psychiques sont incurables », dit la rumeur. Cyril Barlet, psychiatre, praticien hospitalier, affirme et démontre le contraire.

27/02/2016

« On guérit de la plupart des maladies psychiques. Votre voisin a peut-être à un moment de sa vie été diagnostiqué schizophrène et vous ne le savez pas. » Photo Arnaud CASTAGNÉ
« On guérit de la plupart des maladies psychiques. Votre voisin a peut-être à un moment de sa vie été diagnostiqué schizophrène et vous ne le savez pas. » Photo Arnaud CASTAGNÉ
Tordre le cou à ces phrases assassines qui stigmatisent les malades psychiques, Cyril Barlet le fait d’autant plus volontiers qu’il est résolument optimiste sur le sujet.
D’abord, il faut l’admettre, certaines maladies psychiques sont incurables, mais pas celles que l’on croit. « Les démences, de type Alzheimer, ne se guérissent pas. On peut juste essayer de ralentir le processus démentiel et améliorer l’environnement du malade. » Mais quand la rue dénonce, elle ne pense pas à Alzheimer, elle pense psychoses : schizophrénie, ces pathologies qui font, exceptionnellement, tomber les malades dans les faits divers violents et incompréhensibles.
« On guérit de la plupart des maladies psychiques. Votre voisin a peut-être à un moment de sa vie été diagnostiqué schizophrène et vous ne le savez pas. Un quart des patients atteints de schizophrénie retrouveront un fonctionnement psychique tout à fait sain. Dans 50 % des cas, la maladie évolue vers une rémission prolongée permettant au patient de retrouver un fonctionnement satisfaisant dans son milieu social. En revanche, dans 25 % des cas, on note une aggravation progressive des troubles schizophréniques. »
Point commun à la plupart des maladies mentales, leur évolution est fluctuante, avec une alternance d’états de crises et de périodes de rémissions plus ou moins longues.
« Au CH de Novillars, les trois-quarts des patients sont suivis uniquement en ambulatoire. Ils sont soignés en hôpital de jour, en centre postcure ou en centre médico-psychologique. Un quart des patients seulement sont pris en charge à l’hôpital, pendant les périodes de crise psychique, et seuls quelques-uns sont potentiellement dangereux pour eux-mêmes ou pour autrui. La durée d’un séjour hospitalier n’est que de 25 jours en moyenne. »
Malgré la réalité des chiffres, dans chaque département, le nom de l’hôpital psychiatrique n’est pas anodin, il prête à rire, à menacer… « Tu vas finir à Novillars. »

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