Pourquoi les personnes stressées font-elles plus souvent des infarctus ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC) que les autres? Deux nouvelles hypothèses viennent d’être avancées par des chercheurs américains dans de récentes études.
La première, parue dans Nature Medicine, revèle que le stress chronique "affecte le système immunitaire en augmentant le nombre des globules blancs et en aggravant l'inflammation de la plaque d'athérome dans les artères". Et quels meilleurs cobayes pour évaluer le stress chronique que des internes en immersion dans une réa ? Les chercheurs ont étudié 29 de ces médecins en germe en les soumettant à des prélèvements sanguins à la fois pendant les heures de travail et lorsqu’ils étaient en congés. Ils les ont également interrogés sur le stress ressenti grâce à des questionnaires.
En comparant les prélèvements, ils ont pu montrer que le stress activait les cellules souches de moelle osseuse provoquant une surproduction de globules blancs. Les globules en excès avaient tendance à s'agréger ensemble sur la paroi interne des artères, aggravant l'inflammation de la plaque d'athérome et aboutissant à la formation de caillots.
La seconde étude, publiée dans mBio, la revue de la société américaine de microbiologie, évoque le rôle de bactéries dans la fragilisation des plaques d'athérome. Selon David Davies, de l'université new-yorkaise de Binghampton, le stress libère des hormones qui s'attaquent à une sorte de film adhésif présent à l'intérieur des artères. Ce film adhésif -ou "biofilm"- agglutine des bactéries. Lorsqu'elles reçoivent un signal moléculaire, elles s'en libèrent en secrétant des enzymes, qui peuvent également déstabiliser la plaque d'athérome.
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont cultivé différentes espèces de bactéries prélevées sur des artères carotides qu'ils ont soumises à la norépinéphrine, une hormone de stress. Au moins l'une d'entre elle - la Pseudomonas aeruginosa - était capable de disperser le biofilm.
Selon le chercheur, la gestion de cette bactérie dans les lésions de la plaque artérielle pourrait être "aussi importante que celle du cholestérol".
D’après AFP.
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