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lundi 8 janvier 2024

Reportage. À Portland, la décriminalisation de toutes les drogues est-elle un échec ?

“Irish”, un consommateur de fentanyl, sur le pont de Northwest Broadway, à Portland, en avril 2023.

Il y a trois ans, l’Oregon décidait de changer radicalement son approche des drogues dures et d’en décriminaliser la possession. Une expérience pionnière aux États-Unis, dont la mise en œuvre s’est avérée plus compliquée que prévu, en particulier dans les rues de Portland, véritable symbole de l’Amérique progressiste. Pourtant, des signes encourageants se font également jour, raconte “The Christian Science Monitor”.

Je voulais demander à David Baer, agent de la brigade cycliste de Portland, ce qui, d’après lui, est arrivé à sa ville natale depuis trois ans – pourquoi celle qui était l’une des villes américaines les plus florissantes décline aujourd’hui à vitesse grand V et est devenue la cible préférée des railleries de la droite. Mais je n’ai pas le temps de finir ma question qu’il me coupe dans mon élan.

Baer pédale devant moi, remontant une rue en pente dans un quartier central qui paraît étrangement calme pour une ville de 635 000 habitants. Soudain, il vire à gauche sans crier gare, sort une herse de son étui et la déploie devant une voiture garée. Il frappe à la vitre, ordonnant au conducteur de sortir. L’homme, penché sur une paille et une feuille de papier aluminium, proteste.

“Je vous ai vu fumer du fentanyl”, déclare le policier. L’homme finit par admettre. “Bon, mais…” Baer hésite. “Ne faites pas ça en public, d’accord ?” finit-il par dire avant de retirer la herse et de renfourcher son vélo.

Le fentanyl, opioïde meurtrier

Développé comme médicament antidouleur, le fentanyl est désormais au cœur de la plus meurtrière vague de toxicomanie de l’histoire des États-Unis. Cet opioïde de synthèse très puissant est actuellement la première cause de mortalité des Américains entre 18 et 49 ans, selon Bloomberg, étant responsable de la majorité des quelque 110 000 overdoses mortelles dénombrées aux États-Unis en 2022. Même si son gouvernement le nie, le Mexique serait devenu le premier producteur mondial de cet opioïde, en passe de devenir le stupéfiant préféré des criminels du pays, d’après une enquête du site d’investigation InSight Crime. Les précurseurs chimiques du fentanyl – les molécules qui servent à son élaboration – viendraient essentiellement de Chine. Courrier International

Une autre approche

En novembre 2020, les citoyens de l’Oregon se sont prononcés à une majorité écrasante en faveur de la mesure 110, la loi sur le traitement et la réadaptation des toxicomanes, qui décriminalisait la détention de petites quantités de drogue. Les électeurs du premier (et à ce jour le seul) État américain à prendre une telle initiative pensaient être à l’avant-garde d’une réforme de la législation sur les stupéfiants depuis la guerre contre la drogue lancée en 1971 par le président Richard Nixon.

Portland, sur la facade Pacifique des États-Unis.

 Portland, sur la facade Pacifique des États-Unis. Portland, sur la facade Pacifique des États-Unis. COURRIER INTERNATIONAL

Cette vaste campagne antidrogue a conduit à réprimer sévèrement les infractions liées aux stupéfiants, y compris la possession de drogue, et durci considérablement les peines de prison infligées aux consommateurs. Depuis des décennies, faisaient valoir les partisans de la mesure 110, les minorités raciales sont ciblées et arrêtées, de façon disproportionnée, pour détention de substances illicites, et ce alors que cette politique ultrarépressive n’a rien fait pour enrayer l’épidémie nationale de toxicomanie. L’Oregon a donc décidé de tenter une autre approche. Dans le cadre de la mesure 110, posséder pour usage personnel des substances contrôlées comme le fentanyl, l’héroïne et la méthamphétamine constitue désormais une infraction de classe E passible d’une amende de 100 dollars [92 euros] – soit moins que conduire sans ceinture de sécurité.

Près de trois ans plus tard, cette expérience menée à l’échelle de l’État n’a cependant pas donné les résultats escomptés. Le nombre de décès par overdose d’opioïdes a presque doublé en Oregon entre 2020 et 2022. Le sans-abrisme a explosé. À Portland, les homicides ont atteint des niveaux record en 2021 et 2022.

“Il n’y avait pas de mode d’emploi”

Bien que ces problèmes ne soient pas entièrement imputables à la mesure 110, un sondage local récent a indiqué que 63 % des résidents de l’Oregon souhaitent que la possession de drogue soit à nouveau sanctionnée en tant que délit.

“Cela a été bien plus compliqué que nous ne le pensions”, concède Tera Hurst, directrice exécutive de la Health Justice Recovery Alliance, organisation à but non lucratif chargée de mettre en œuvre la mesure 110.

“Aucun d’entre nous n’avait jamais rien fait de tel. Il n’y avait pas de mode d’emploi. Et la pandémie a été le coup de grâce.”

Lorsque cette expérience pionnière a débuté, en 2021, Portland était, comme le reste des États-Unis, aux prises avec une pandémie mondiale qui a généré une augmentation de la consommation de drogue et des overdoses dans tout le pays. Parallèlement, à la suite du meurtre de George Floyd en mai 2020 par la police de Minneapolis, le pays – et en particulier Portland – était en proie à des manifestations contre les discriminations raciales et les brutalités policières. Pour couronner le tableau, la consommation de fentanyl commençait à s’étendre, surtout sur la côte Ouest.

Le policier David Baer avec Justin, possible victime d’une overdose, en mai 2023.

 Le policier David Baer avec Justin, possible victime d’une overdose, en mai 2023. Le policier David Baer avec Justin, possible victime d’une overdose, en mai 2023. PHOTO JORDAN GALE/THE NEW YORK TIMES

Il s’agit à présent de savoir si l’Oregon peut reprendre le contrôle de la décriminalisation des drogues. Pour les opposants à la mesure 110, la cause est entendue : il faut soit revoir le texte de fond en comble, soit l’abroger. Ses défenseurs estiment quant à eux que cette loi est devenue le bouc émissaire de toutes les difficultés.

L’avant-mars 2020

Nous sommes à quelques rues de l’homme dans la voiture garée, et je demande à M. Baer comment il aurait réagi il y a trois ans si nous étions tombés sur quelqu’un qui fumait du fentanyl en plein centre de Portland.

“Il y a trois ans, cela ne serait jamais arrivé”, tranche-t-il.

Dans “l’avant-mars 2020”, pour reprendre l’expression des policiers, travailler dans la brigade cycliste était tout à fait différent. Les principales infractions portaient sur la consommation de bière dans des lieux publics ou les vols de pots à pourboires sur des food carts [caravanes de restauration]. Mais à partir de mars 2020, la pandémie a attiré une foule de sans-abri qui ont installé leurs campements en centre-ville. Désormais, les journées se passent à verbaliser des dealers et à leur confisquer leur marchandise.

Il convient de souligner que les images de Portland retransmises à la télévision ces dernières années, montrant des rues entières bordées de tentes, ne correspondent plus à la réalité, depuis quelques mois, la municipalité a commencé à réglementer les campements de SDF. De nombreux quartiers proches du centre sont très agréables.

La situation reste cependant compliquée dans le centre-ville. Des vigiles montent la garde à l’entrée des commerces et, dans certaines rues, on voit davantage de gens occupés à fumer du fentanyl que de passants ordinaires. Certains de ces toxicomanes ne savent même pas que ce qu’ils font est illégal. Quand la police leur explique que la consommation a été décriminalisée mais non légalisée, ils replient simplement leur papier aluminium et partent quelques rues plus loin, où les agents ont toutes les chances de les retrouver.

“Nous passons notre temps à jouer au chat et à la souris”, déplore le sergent Jerry Cioeta.

La ville des roses

Mais pour véritablement prendre la mesure de la situation actuelle à Portland, expliquent les habitants, il faut bien comprendre ce qu’était la ville avant 2020.

La population de Portland a connu une explosion démographique au début du XXe siècle, à l’époque où les secteurs du bois et de la pêche au saumon se développaient. Puis, ces vingt dernières années, la “ville des roses” a véritablement prospéré en s’imposant comme pôle écologique, havre des LGBTQI + et creuset de toutes les excentricités. La métropole a vu affluer de nombreux jeunes, évincés d’autres villes de la côte Ouest comme Seattle et San Francisco par la hausse des prix.

Portland accueille la plus grande librairie indépendante du monde, un marchand de beignets à thème épouvante dont la file d’attente s’étire sur tout un pâté de maisons, et la course mondiale de cyclo-nudistes, manifestation annuelle contre la dépendance pétrolière. Une série à succès, Portlandia, a été diffusée sur huit saisons dans les années 2010, avec pour “personnage” central la ville elle-même, dans toute sa singularité.

Cet avant-gardisme ne se cantonne pas à Portland. “Traditionnellement, l’Oregon est à la pointe du progrès sociétal”, affirme Tim Murphy, PDG de Bridgeway Recovery Services, à Salem. L’État a en effet été l’un des premiers à légaliser le cannabis à usage thérapeutique, puis à usage récréatif. En 2020, non seulement les électeurs ont approuvé la mesure 110 avec une marge de près de 17 points, mais ils ont aussi voté à plus de 55 % la mesure 109, qui faisait de l’Oregon le premier État à légaliser les champignons hallucinogènes.

Ce genre de mesures ultraprogressistes en fait depuis longtemps une cible privilégiée de la droite, pour laquelle Portland représente les effets pervers de ce qu’elle considère comme les positions de plus en plus extrêmes de la gauche sur les questions sociétales.

Mais à en croire certains détracteurs de la mesure 110, l’Oregon a aussi été instrumentalisé par la gauche : cet État serait un simple pion dans la campagne visant à mettre fin à la guerre contre la drogue. Avant même l’adoption du texte, l’Oregon affichait, au niveau national, le deuxième taux le plus élevé de troubles liés à la consommation de stupéfiants et se classait au 50e rang pour l’accès aux traitements. Ce n’était donc pas là qu’il aurait fallu lancer l’expérience de décriminalisation, martèlent les opposants comme Mike Marshall, directeur d’Oregon Recovers, une coalition d’organismes de traitement de la toxicomanie à l’échelle de l’État, prônant de meilleurs services de soins. “Ils n’étaient pas là pour s’attaquer au problème d’addiction en Oregon, mais pour s’attaquer à la guerre contre la drogue”, dit-il.

“Politiquement, ils avaient besoin d’un État où ils pouvaient obtenir la décriminalisation dans les urnes.”

Solara Salazar, directrice du Centre de traitement Cielo et ancienne consommatrice de fentanyl, lors d’une cérémonie célébrant les progrès de patients en désintoxication, à Portland, en avril 2023.

 Solara Salazar, directrice du Centre de traitement Cielo et ancienne consommatrice de fentanyl, lors d’une cérémonie célébrant les progrès de patients en désintoxication, à Portland, en avril 2023. Solara Salazar, directrice du Centre de traitement Cielo et ancienne consommatrice de fentanyl, lors d’une cérémonie célébrant les progrès de patients en désintoxication, à Portland, en avril 2023. PHOTO JORDAN GALE/THE NEW YORK TIMES

Numéro vert

Dans le cadre de la mesure 110, la procédure est la suivante. Lorsqu’un agent de police tombe sur une personne consommant de la drogue, au lieu de l’arrêter, il lui inflige une amende de 100 dollars et lui fournit un numéro vert à appeler pour subir une évaluation par les services sociaux. Lors de l’appel, on peut l’orienter vers une association proposant des groupes d’entraide ou un logement. (Ces prestataires de services peuvent maintenant prétendre à des subventions financées par les recettes fiscales des ventes de cannabis afin d’étendre leurs offres.) Si la personne appelle la ligne d’assistance et accepte l’évaluation sanitaire, l’amende de 100 dollars est levée.

Lorsque Julia Mines a appris l’existence de ce nouveau système, elle l’a trouvé ridicule. Car, en ce qui la concerne, il lui avait fallu en passer par la case prison pour détention de drogue pour enfin décrocher et trouver des groupes de soutien au Miracles Club, un centre de réadaptation pour les Noirs de Portland dont elle est désormais directrice exécutive. Mais plus elle pensait aux effets dévastateurs qu’a eus la guerre contre la drogue sur plusieurs générations d’Africains-Américains, plus elle se disait qu’elle pourrait appuyer la mesure 110.

À l’instar d’autres partisans de la décriminalisation, Mme Mines demande qu’on laisse davantage de temps au projet, au vu des difficultés rencontrées lors de sa mise en œuvre. Adoptée en novembre 2020, la mesure 110 est entrée en vigueur en février 2021. Mais il a fallu attendre juillet 2022 – soit un an et demi – pour que les financements issus de la taxe sur le cannabis parviennent aux associations.

“Un vrai fiasco”

Comme l’a révélé un audit réalisé par le bureau du secrétaire d’État de l’Oregon, durant cette période, la ligne d’assistance téléphonique du Recovery Center n’a reçu que 119 appels, pour un coût de 7 000 dollars par appel (en raison des frais dus à l’ouverture de la ligne vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept). Sur ces 119 appelants, précise l’audit, moins de 30 ont exprimé le souhait de bénéficier d’un traitement.

“C’est un vrai fiasco”, conclut Mingus Mapps, conseiller municipal démocrate qui a voté pour la décriminalisation et se présente à la mairie de Portland en 2024.

“Manifestement, les hypothèses de départ de la mesure 110 étaient totalement erronées. Nous pensions que les personnes dépendantes au fentanyl préféreraient appeler un numéro et demander de l’aide que payer une amende.”

Aux yeux de ses partisans, le nouveau programme de l’Oregon visait à fournir aux toxicomanes suffisamment d’autonomie pour faire reculer par eux-mêmes le problème. Mais pratiquement tous seraient désormais favorables au durcissement des sanctions en cas de non-recours aux services sanitaires. Ce serait un bon équilibre entre la carotte et le bâton, disent-ils.

“La plupart des gens acceptent un traitement parce qu’ils subissent une certaine pression : de leur famille, de leurs amis, d’un patron, de la police, d’un juge”, souligne Kenneth Humphreys, professeur de psychiatrie à l’université Stanford, qui avait mis en garde le Sénat de l’État contre la mesure 110. “Il ne s’agit pas de les mettre en prison, mais il faut marquer le coup par une sanction.”

Le cercle vicieux avec la police

Certains consommateurs de fentanyl qui fument sur les trottoirs de Portland disent qu’ils ont toujours vécu ici et se droguent depuis longtemps – ils étaient simplement plus discrets. Mais ils sont tout aussi nombreux à déclarer être venus à Portland parce qu’ils ont entendu dire qu’il était facile de s’y procurer de la drogue et qu’ils n’auraient pas de problèmes.

Arrivés un an plus tôt de Vancouver, Kristiana Bolin et son mari Josh, photographiés en juillet 2023, sont consommateurs de fentanyl et vivent dans un van à Portland.

Le président de l’association des policiers de Portland, Aaron Schmautz, sait que la ville attire les toxicomanes. “Au point où nous en sommes arrivés, ajoute-t-il, la municipalité doit se demander où est la solution bienveillante.”

“La bienveillance consiste-t-elle ici à mettre les gens face à leurs responsabilités et à sévir ? Ou bien à les laisser faire ?”

Dans le débat national sur le rôle de la police face à des problèmes comme la toxicomanie, aucune ville n’a plus de mal à trouver des réponses que Portland. Pendant plus de cent nuits d’affilée après le meurtre de George Floyd, les manifestations – souvent violentes – ont embrasé le centre de la ville. Le président d’alors, Donald Trump, a envoyé des forces fédérales, ce qui n’a fait que renforcer l’opposition. Selon le sergent Cioeta, “aucun autre service de police n’avait jamais eu à affronter une situation pareille dans l’histoire des États-Unis.” À la suite de ces événements, auxquels sont venus s’ajouter des coupes budgétaires et un grand nombre de démissions, la police se sent “démoralisée”, ajoute-t-il.

Tout cela a généré un cercle vicieux de ressentiment qui s’est cristallisé entre la police et certains habitants.

“La police est devenue passive-agressive” depuis les émeutes de 2020, confirme Lisa Schroeder, propriétaire du Mother’s Bistro, dont le chiffre d’affaires a diminué de deux tiers depuis 2019. “Nous sommes allés si loin que je commence à me dire qu’il est impossible de revenir en arrière”, ajoute-t-elle en se prenant la tête dans les mains.

Elle s’est prononcée en faveur de la mesure 110 mais elle assure aujourd’hui que, si c’était à refaire, elle voterait contre.

Et elle en aura peut-être l’occasion. Les opposants à la décriminalisation commenceront bientôt à collecter des signatures pour organiser leur propre consultation lors des élections de 2024. [Deux initiatives ont été lancées, en septembre dernier, pour “rectifier” la mesure en faisant à nouveau de la possession de drogues dures un délit et en imposant à certains consommateurs un traitement. Mais aussi en prohibant la consommation dans l’espace public, ce qui est également le souhait des autorités locales.]

Un espoir pour la mesure 110

Certains signes indiquent toutefois que les choses s’améliorent. Des subventions financées par [les revenus fiscaux du] cannabis ont été débloquées et de nouveaux programmes apparaissent. Le rapport de l’Autorité de santé de l’Oregon pour le dernier trimestre 2022 fait état d’une hausse du nombre de toxicomanes recourant à un traitement, à l’aide au logement et aux groupes d’entraide.

Plus de la moitié des 11 millions de dollars de subvention ainsi accordés à la clinique de désintoxication Bridgeway seront consacrés à la construction d’une extension qui ajoutera trente-six lits aux vingt proposés actuellement. L’établissement de Tim Murphy est le seul de ce type dans un périmètre couvrant quatre comtés. Au-delà de ce coup de pouce, pourtant, la mesure 110 ne prévoit pas grand-chose pour accroître l’offre d’hospitalisation à l’échelle de l’État.

Les parents de toxicomanes ne sont que trop conscients du “manque de lits” en Oregon, comme le souligne Mary Beth Henry, présidente du conseil d’administration de l’association Oregon Moms for Addiction Recovery. En 2021, son fils a dû aller se faire aider dans l’État de Washington, car ils n’avaient trouvé aucune place en Oregon. Kelly Hernandez a dû faire la même chose pour son fils.

Quatre mères, toutes membres du groupe Oregon Moms, se racontent leurs expériences autour de quelques pâtisseries. Elles portent des lunettes et des chaussures confortables. Mary Beth Henry est venue en pédalant en jupe-culotte. À première vue, ces femmes ne ressemblent pas au visage de la crise de la toxicomanie de l’Oregon. Et pour elles, c’est important.

“Les gens se plaisent à dire que Portland est pourri. Il est facile d’en parler de loin, mais nous, nous existons et nous y vivons, souligne Mme Hernandez. Nous avons eu nos enfants, nous les avons élevés consciencieusement. Nous avons fait tout ce que nous étions censées faire. Et puis, sans que l’on comprenne trop pourquoi ni comment, tout s’est effondré.”


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