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vendredi 12 janvier 2024

Justice Pas-de-Calais : une femme acquittée du meurtre de son mari, la légitime défense retenue

par LIBERATION et AFP   publié le 12 janvier 2024

La décision est rare : une femme de 46 ans, qui avait tué son compagnon d’un coup de couteau en 2021, a été acquittée jeudi 11 janvier par la cour d’assises du Pas-de-Calais. Les jurés ont retenu la légitime défense, car son compagnon tentait alors de l’étrangler.

Une femme qui avait tué son compagnon d’un coup de couteau en 2021 a été acquittée jeudi 11 janvier par la cour d’assises du Pas-de-Calais, les jurés ayant retenu la légitime défense, une décision rare. Cette femme «a été déclarée coupable de coup mortel, mais acquittée car la légitime défense a été reconnue», indique son avocate, Me Fleur Bridoux, confirmant une information de La Voix du Nord, pour qui c’est seulement la quatrième fois qu’une telle décision est rendue en France. Placée en détention provisoire depuis l’homicide il y a deux ans et demi, elle devait être libérée jeudi soir.

Dans la nuit du 20 au 21 juin 2021, cette femme, qui avait alors 46 ans, avait porté un «coup de couteau unique au cœur» de son compagnon, après qu’il s’était jeté sur elle et avait «commencé à l’étrangler». Tous deux étaient alcoolisés, «elle à 1,6 gramme (par litre de sang) et lui à plus de 2 grammes», indique l’avocate. Sa cliente «a un trou noir, ne se souvient plus si c’est lui qui s’est penché et s’est empalé sur le couteau, ou si c’est elle qui a porté le coup».

Les témoignages décisifs d’anciennes compagnes

Le procureur avait requis six ans d’emprisonnement et sept ans de suivi socio-judiciaire, demandant la requalification du meurtre en coup mortel mais écartant la légitime défense en faisant valoir que «la réponse n’était ni proportionnée, ni concomitante à l’agression», rapporte Fleur Bridoux. Mais cette femme, qui était «régulièrement violentée par son compagnon», qu’elle fréquentait depuis deux ans, avait «déjà déposé plainte au préalable deux fois, des plaintes qui avaient été classées sans suite», a fait encore valoir son avocate.

Selon elle, «ce qui a pesé dans la décision sur la légitime défense, c’est que d’anciennes compagnes de ce monsieur sont venues raconter le calvaire qu’il leur avait fait vivre» : violences, isolement social. Sa cliente avait déjà été condamnée par le passé, conjointement avec un précédent compagnon, pour des violences conjugales réciproques. «Elle lui avait donné un coup de cutter», précise son avocate. Elle a«toujours été victime de violences, depuis sa plus tendre enfance», par ses parents puis par plusieurs conjoints, ajoute Fleur Bridoux.


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