Serge Cannasse 23 janv. 2024
Depuis la première greffe réussie de sang de cordon en 1988, par une équipe française de l’hôpital Saint-Louis (Paris), plus de 50.000 greffes de sang de cordon ont été réalisées dans le monde, avec un taux de réussite élevé. Pour mémoire, elles sont indiquées dans certaines pathologies hématologiques graves (leucémies, lymphomes, myélomes...) ou génétiques (drépanocytose, thalassémies, déficits du système immunitaire…).
En France, les banques qui collectent et conservent le sang de cordon sont publiques et les coûts de collecte et de conservation sont totalement pris en charge par l’État. Cette situation n’est pas la norme : dans de nombreux pays, les banques sont privées et à but lucratif. La taille du marché des greffes de cordon est évaluée à 33,8 milliards de dollars en 2023 et devrait atteindre 51,3 milliards de dollars en 2030. Les banques publiques de sang de cordon détiendraient environ 800.000 unités de sang de cordon dans le monde, tandis que les banques privées en conserveraient plus de 4 millions. Sur le site The Conversation, Allane Madanamoothoo, professeur en droit (EDC Paris Business School), plaide en faveur du système français.
Les banques privées : un système réservé à un nombre restreint de patients
Dans les banques de santé privées, le sang de cordon est disponible aux seules familles qui peuvent se l’offrir. Par exemple, aux États-Unis, les frais de prélèvement et de stockage sont facturés entre 1.000 à 2.000 dollars et la conservation 100 dollars par an. Le marketing de certaines sociétés va jusqu’à présenter ce sang comme une assurance contre de futures maladies.
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