par Sabrina Champenois et Marie-Eve Lacasse publié le 26 décembre 2023
Ménopause, tout peut changer ; S.O.S Ménopause, C’est moi ou il fait chaud ? ; Game is not ovaire ; Ménopause, mes petites recettes magiques ; Déréglée, journal d’une ménopause ; la Révolution ménopause… Une frénésie éditoriale gagne le rayon bien-être des librairies. L’un des livres les plus personnels et édifiants est Bouffées de chaleur. Briser le tabou de la ménopause de Miriam Stein, paru en octobre aux éditions La Découverte (collection Zones). Pour l’autrice, la ménopause est le dernier champ féministe à investir, celui qui a été laissé de côté derrière des problématiques urgentes comme les violences sexuelles et l’inceste, ou liées à la jeunesse, les règles par exemple.
Son récit est né d’un constat : ménopausée précocement à 44 ans, Miriam Stein se sent désemparée, comprend que l’information lui manque, et qu’en dépit de son travail de journaliste et de son intérêt pour les questions liées au corps et à la sexualité, elle ne s’était pas préparée psychologiquement à un tel bouleversement. «Tantôt mes cycles s’étalent sur plusieurs semaines, tantôt mes règles semblent se suivre coup sur coup. De plus, d’obscurs nuages envahissent mon esprit, qui s’accompagnent non seulement d’incertitudes mais aussi d’une colère noire. […] ll m’arrive d’avoir peur de moi-même : mais qui est cette furie aux traits tirés ?» écrit-elle. Elle documente son cheminement, erre de spécialiste en spécialiste jusqu’à trouver le bon traitement, ou juste une écoute attentive. Bouffées de chaleur foisonne de témoignages de chercheuses, naturopathes, écrivaines, gynécologues ou simples copines, autour d’un sujet universel et pourtant toujours tabou.
«Dans l’édition, on parle beaucoup du corps des femmes en général, des règles, de la grossesse, de la sexualité, mais pour la ménopause, notre maison n’avait pas repéré d’autrice française, pointe l’éditrice du livre, Marieke Joly. Il y a des pays où c’est plus facile d’en parler. En Allemagne, Miriam Stein est impliquée dans la Journée internationale de la ménopause, une journée dont on ne parle pas en France.» Une invisibilisation que déplore aussi la professeure Florence Trémollières : «Dans beaucoup de pays anglo-saxons, notamment en Angleterre et au Québec, des femmes extrêmement médiatiques ont pris la parole pour dire qu’elles avaient des troubles de la ménopause et qu’il existe des solutions. En France, vous ne trouverez quasiment aucune actrice ou présentatrice de télévision, même en âge d’avoir la ménopause, qui accepte d’en parler.» Y aurait-il un problème spécifiquement hexagonal ? D’où vient cette gêne autour de ce moment incontournable de la vie des femmes ?
Construction sociale
La fin de la fécondité marque dans l’inconscient collectif l’entrée des femmes dans l’ère de la vieillesse et de l’obsolescence. Ce postulat est le socle du tabou, qui reste d’actualité alors même qu’avec l’allongement de l’espérance de vie (estimée pour les femmes à 85,2 ans), la cinquantaine n’est que la mi-course. Il en résulte un archétype de la femme ménopausée, une construction sociale que décrypte brillamment Cécile Charlap dans la Fabrique de la ménopause, paru en 2019 aux CNRS Editions. Et cet archétype est un épouvantail.
La sociologue rappelle qu’on doit le terme de ménopause à un médecin français, Charles de Gardanne, en 1816. Avant lui, la cessation des menstrues a peu intéressé. Dans l’Antiquité, retrace Charlap, «Si Aristote indique dans De la génération des animaux que “c’est au déclin de l’âge que cesse […] le flux menstruel”, il ne s’arrête pas sur ces questions.» Ses confrères s’accordent à prendre le corps masculin pour référence, celui de la femme étant en comparaison imparfait et «le sang menstruel est perçu comme l’écoulement nécessaire d’un trop-plein». Too much et mal fichue, la femme. Au XIIIe siècle, le tableau se corse. Le dominicain Albert Legrand écrit dans De Secretis Mulierum (Des secrets de femmes) «que les vieilles femmes qui n’ont plus leurs règles peuvent infecter les enfants par un seul de leurs regards» parce que «la rétention des menstrues engendre de méchantes humeurs». En son temps, Hippocrate pointait, lui, l’effet délétère sur l’utérus : «La matrice desséchée devient plus légère et se déplace. Alors commence la course folle de l’utérus à la poursuite du fluide qui lui fait défaut. Il se jette d’abord sur le foie (…).» Au XVIIIe siècle, celui réputé des Lumières, la ménopause devient carrément synonyme de ténèbres, «terreau d’une vulnérabilité dangereuse et l’imaginaire qui y est associé est celui du désordre et de l’affaiblissement», décrypte Cécile Charlap.
Le siècle suivant donc, Charles de Gardanne invente «mesnespausis» du grec mêniaia (menstrues), mêne (mois) et pausis (fin, cessation). C’est dans Avis aux femmes qui entrent dans l’âge critique, paru en 1816. Il annonce entre autres des désordres mentaux, et ses confrères abondent, tel l’Anglais Charles Reed qui évoque de possibles «impulsions soudaines et irréfléchies, des perversions», «une lassitude et un manque de contrôle de soi infantiles». Au XXe siècle, le paradigme change, pointe Cécile Charlap, «les hormones remplacent les humeurs dans la pensée du corps». Le focus se fait sur les œstrogènes, hormones féminines, et la ménopause qui signe la cessation de leur production est identifiée non plus comme le nid de pathologies, mais une maladie en soi, pour laquelle il va falloir trouver un traitement. «Ce modèle biologique endocrinien s’impose d’autant plus facilement que les nouvelles thérapies hormonales deviennent plus faciles et moins chères à produire», souligne la sociologue.
«Il faut écouter celles qui souffrent»
Depuis les années 90, le discours médical tend à s’alléger. La ménopause est désormais «une étape» de la vie de la femme. Un terme qu’emploie, par exemple, Anne de Kervasdoué, gynécologue parisienne et autrice de best-sellers – Questions de femmes, la Vie intime des femmes publiés chez Odile Jacob, entre autres. Elle souligne cependant : «La ménopause n’est pas une maladie mais elle est indéniablement une phase désagréable. Plus ou moins, selon les femmes. Fatigue, bouffées de chaleur pour les trois quarts d’entre elles, sueurs nocturnes, irritabilité, sentiments dépressifs, douleurs diffuses dans les articulations… Certaines ne se reconnaissent plus.» A ce ressenti, s’ajoutent des risques insoupçonnables : «Un certain nombre d’organes souffrent de la carence en œstrogènes ; le cerveau privé d’estradiol et de glucose commence à présenter quelques signes de perte cognitive, le cœur est plus exposé à l’athérosclérose (une femme sans hormones court en quelques années autant de risque d’infarctus du myocarde qu’un homme) ; les os deviennent poreux, voire ostéoporotiques chez celles qui n’avaient pas un bon capital osseux au départ, avec un risque de fracture, surtout celle du col du fémur. Or, même avec une bonne prothèse, une femme ne se sent plus tout à fait la même. Elle perd confiance en elle, redoute de tomber et les récidives sont plus fréquentes. Une ménopause précoce aggrave tous ces risques.» Oui mais il est possible d’agir, insiste la gynécologue, comme la professeure Florence Trémollières. Encore faudrait-il que les femmes soient dûment informées.
Anne de Kervasdoué, qui a également publié Au bonheur des femmes, la vérité sur les hormones, s’insurge notamment du procès fait, à tort selon elle, au traitement hormonal de la ménopause (THM) très controversé depuis une étude américaine publiée en 2002. «En 2000, 50 % des femmes françaises ménopausées suivaient un THM, elles sont aujourd’hui 6 % malgré les relectures critiques de l’étude qui ont démontré tous ses biais statistiques : les femmes y étaient beaucoup plus âgées, souvent en surpoids ou obèses, et les produits utilisés étaient différents des hormones naturelles que nous utilisons en France par voie cutanée.» Or, rapporte la praticienne, le milieu médical lui-même ne prend pas en compte ces relectures : «Très souvent, les patientes me rapportent les réflexions de leur médecin : “Quoi, vous prenez ce traitement ! Il faut l’arrêter immédiatement, vous allez avoir un cancer, vous allez mourir”… Les pharmaciens aussi sont réticents à délivrer ces traitements. Il faut dire que ces hormones en gel sont remboursées et coûtent peu cher comparées aux compléments alimentaires censés réduire les bouffées de chaleur.»
Anne de Kervasdoué tient à souligner que toutes les femmes n’ont pas besoin d’un traitement hormonal, notamment celles qui ne souffrent pas de bouffées de chaleur, de baisse de forme ou de sécheresse vaginale. Mais «il faut écouter celles qui souffrent et répondre à leur demande. On ne peut se permettre de lui dire : c’est banal à votre âge, ça va passer. Pendant des années, on a répété les mêmes mots aux femmes qui se plaignaient de douleurs pendant leurs règles, laissant évoluer une endométriose qui pouvait se révéler plus tard handicapante. Nous avons maintenant tous les moyens pour soulager les douleurs et les maux des femmes, sans danger». Les propositions abondent également sur le versant non médicamenteux, notamment côté nutrition – les deux étant d’ailleurs complémentaires. Elvira Masson et Jennifer Hart-Smith en fournissent un bel exemple avec leur Manuel gourmand de la ménopause (paru en octobre au Seuil), pour apprendre à rééquilibrer ses menus – les axes sont moins de gluten et de sucre, plus d’oligo-éléments et d’oméga 3.
«J’ai eu l’impression qu’on m’enterrait»
La façon d’informer et la façon dont les femmes ménopausées sont représentées s’avèrent tout aussi capitales. Beaucoup expriment un sentiment d’isolement et un manque de partage. «Quand j’ai commencé à me rencarder, je suis allée sur Internet. Ce que j’ai trouvé, c’est symptômes, diagnostic, traitement. Avec des images de femmes très “retraite-convention-obsèques”. J’ai eu l’impression qu’on m’enterrait», raconte, par exemple, Sophie Kune. Cette Parisienne, fondatrice d’un bureau de conseil en stratégie digitale, avait 47 ans quand elle a été mise en ménopause artificielle après un problème de santé. «J’ai commencé à écrire sur un cahier des ressentis persos, ensuite j’ai cherché à savoir vraiment ce qu’était la ménopause et ce qu’on en disait, j’ai lu des anthropologues, sociologues, psychanalystes, etc. J’ai aussi cherché des témoignages, une littérature intime qui aurait pu être inspirée par le mouvement MeToo et par la prise de parole autour des règles ou de l’endométriose. Je n’en trouvais nulle part.» C’est comme ça qu’est né son compte Instagram menopause.stories. Elle a aussi publié Game is not ovaire, sous-titré Comment apprivoiser sa ménopause pour mieux la vivre (éditions Marabout). Son approche est intime, tonique, solidaire.
«Certaines femmes m’écrivent “j’ai honte de moi”, “je ne me supporte plus”, elles se sentent dégradées. La société a construit ça. Si on avait des représentations bien plus joyeuses… Oui, le corps change, mais bon, ce n’est pas la fin des haricots pour autant.» Sophie Kune pointe qu’«aujourd’hui, on a plein de possibilités pour être accompagnées. Il y a le traitement hormonal, il existe aussi des solutions qui coûtent relativement cher comme les compléments alimentaires. Mais la base, c’est l’hygiène de vie : alimentation, sport, sommeil réparateur, activités antistress… Grâce à Internet, on peut trouver, gratuitement, des ressources pour être guidées sans forcément dépenser des fortunes.»
Prise de parole rare en France
Outre-Atlantique, les femmes ménopausées peuvent compter sur des représentantes à grande visibilité, notamment des actrices. «Gwyneth Paltrow en parle. Naomi Watts a été frappée de ménopause à 36 ans et elle verbalise le sujet très fort. Drew Barrymore a fait état de ses bouffées de chaleur en pleine émission de télévision. Cette prise de parole arrive tout juste en Europe et en France», fait remarquer Elvira Masson. La journaliste et critique culinaire avoue d’ailleurs avoir hésité : «En publiant le Manuel gourmand de la ménopause, j’ai eu peur que ça me vieillisse d’un coup. Je n’ai aucun problème à donner mon âge [47 ans, ndlr], mais soudain, j’étais porteuse de la gêne du mot ménopause. Et puis je me suis dit : si je suis gênée par ce livre, c’est que je ne suis pas assez féministe ! C’est que je mens !»
En France, la prise de parole sur la ménopause est rare. On peut citer l’humoriste Sophia Aram, l’animatrice Sophie Davant, l’actrice Valérie Kaprisky. Linda Hardy s’étonne, elle, d’être saluée pour son «courage» de s’assumer ménopausée. L’ex-Miss France (1992) puis mannequin et actrice a créé récemment le compte Instagram ménopauseattitude, en parallèle de son compte officiel. Egalement autrice du livre Heureuse et en forme paru en 2021 aux éditions Solar, elle décrypte : «Dans une société comme la nôtre, qui est dans le culte de la jeunesse, et dans mon métier d’actrice, qui est un métier de désir, la démarche peut sembler courageuse. La question est : en quoi une femme qui s’affiche comme ne pouvant plus avoir d’enfant ne serait plus désirable ? Je ne vois pas pourquoi on pourrait parler de sa grossesse ou de son envie d’avoir des enfants, et pas de sa ménopause. Faudrait-il que je m’abstienne d’en parler jusqu’à la fin de mes jours, vu que je serai ménopausée jusqu’à la fin de mes jours ?» Linda Hardy, qui a ressenti les premiers signes de ménopause à 45 ans, déplore qu’«on essaie de nous faire croire que c’est le début de la fin alors que je pense que c’est juste la fin du début. À partir de 50 ans, tout est plus ouvert, on a généralement plus de temps pour soi… Mais la société a trouvé le moyen d’enfermer les femmes au moment précis où elles pourraient être le plus libres». Au point que, parfois, les intéressées dissimulent : «Je suis toujours surprise de voir que certaines de mes amies ne veulent pas que leurs compagnons sachent qu’elles sont ménopausées.»
«Assimilation entre perte de la fertilité et perte de compétences»
La journaliste et autrice Elise Thiébaut publiera en mars Ceci est mon temps : ménopause, andropause et autres aventures climatiques aux éditions du Diable Vauvert. Elle soutient que pour elle, un des plus grands bouleversements reste celui de la séduction, notoirement en chute libre dès lors que les femmes passent la barre des 50 ans. Selon Elise Thiébaut, cette étape de la vie qui touche aussi les hommes, n’est pas vécue plus sereinement par ces derniers. Mais il y aurait un deux poids deux mesures : «Les hommes, au moment de l’andropause, peuvent aussi avoir des bouffées de chaleur, des suées nocturnes, des prises de poids et une baisse d’érection conséquente : moins dure, moins longtemps, moins souvent. Et ça leur crée des angoisses, des difficultés parce qu’ils s’identifient souvent à leur sexualité. Mais ils mettent ça sur le dos des femmes : la femme n’est plus excitante, plus désirable…» Les hommes disposent d’une arme de séduction massive pour contrer ce désagrément : le Viagra. «Plein de mecs en prennent en cachette pour faire comme si, ou vont chercher à prendre de la testostérone.» Or l’homme reste, lui, fécond. Résultat, son corps est encore et toujours perçu comme plus performant que celui de la femme.
Sophie Dancourt, fondatrice du média en ligne militant J’ai piscine avec Simone (clin d’œil à De Beauvoir) dédié aux femmes de 50 ans et plus, pointe que «le vieillissement, c’est quelque chose qu’on ne veut pas voir dans la société et encore moins quand il s’agit des femmes. Les femmes subissent une double peine, l’âgisme et le sexisme». A partir de la ménopause, dit-elle, «on invite les femmes à disparaître, à avoir un rôle beaucoup moins actif, et à se déprendre un peu de tous les rôles qu’elles pourraient avoir. C’est ce que j’appelle “le syndrome du couvent”. Cette vision, on la voit notamment à l’œuvre dans le monde du travail, au sein des entreprises : il y a une espèce d’assimilation qui est faite entre perte de la fertilité et perte de compétences». Après avoir subi le soupçon de l’absence à répétition pour cause de grossesse ou d’enfant malade, la femme ménopausée se cogne celui de l’obsolescence professionnelle. «Les femmes n’ont jamais le bon âge»,résume Sophie Dancourt, qui pointe un autre frein : «Les femmes qui ne sont plus dans des rapports à la maternité peuvent reprendre du pouvoir, être à égalité avec les hommes dans pas mal de choses, notamment en termes de travail.»
Boom du business de la ménopause
Alors que le congé menstruel se répand dans de nombreuses entreprises, l’idée d’un congé ménopause a commencé à germer dans plusieurs coins du monde. Miriam Stein relève que la banque espagnole Santander, l’opérateur de téléphonie britannique Vodafone et la chaîne de télévision Channel 4 mettent à disposition de leurs salariées des «ventilateurs de table, des bureaux climatisés, plus de congés maladie rémunérés et un service de suivi psychologique. Les femmes dans le climatère [la période qui inclut la périménopause et la ménopause] bénéficient d’horaires de travail flexibles, de pauses plus nombreuses, elles commencent et finissent leur journée plus tôt pour échapper aux embouteillages des heures de pointe, sont autorisées à éteindre leur webcam lors de visioconférences et ont même la possibilité d’opter provisoirement pour un mi-temps.» On appelle ça la «menopause policy». Selon le New York Times, l’entreprise pharmaceutique Sanofi a aussi mis en place ce genre de mesures, de même que Peppy, une société de soins de santé britannique qui propose des services de consultation en visioconférence.
Or, toutes ces idées viennent du monde privé de l’entreprise. Et on observe en parallèle un boom du business de la ménopause, avec une offre exponentielle, des compléments alimentaires jusqu’aux séjours thématiques. Quid d’un «grand plan ménopause» gouvernemental pour toutes, qui autoriserait, à l’instar du congé menstruel, des jours de repos, une prise en charge régulière et pluridisciplinaire entre médecins traitants, gynécologues, psys et nutritionnistes ? Quid de séances d’information publiques gratuites dans les mairies ou de groupes de parole ? On pourrait même imaginer des lieux «ménopause friendly» où des femmes pourraient trouver un peu de sécurité et de repos au milieu de leur journée (rendre obligatoire la salle de sieste sur son lieu de travail, par exemple) avant de repartir du bon pied. Parce que la ménopause est un enjeu politique et de santé publique, la prise en charge devrait être étatique, à la disposition gratuite et libre de toutes les femmes.
Un traitement hormonal qui fait débat
Faut-il prendre ou non un traitement hormonal de la ménopause (THM, anciennement THS, traitement hormonal de substitution) à l’arrivée des premiers symptômes ? La communauté scientifique se divise à ce sujet depuis une étude WHI (Women’s Health Initiative) réalisée en 2002 aux Etats-Unis, qui a mis en lien un traitement qui combinait œstrogènes et progestérone et des risques de cancer et de complications cardiaques. Depuis, le nombre de femmes à prendre ce traitement a dégringolé en France, passant de 2,5 millions à 500 000. Pourtant, de nombreux médecins et gynécologues encouragent la prise d’un THM, en soulignant que les traitements incriminés aux Etats-Unis sont différents de ceux prescrits dans l’Hexagone. Le THM peut se prendre sous trois formes : comprimés, gel à appliquer sur la peau ou patchs transdermiques. Il remplace les hormones féminines fabriquées par les ovaires et dont le taux baisse au moment de la ménopause. Les femmes qui ont eu un cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus, qui souffrent d’hypertension artérielle ou ont eu un antécédent de thrombose, entre autres, ne peuvent en bénéficier. Pour les autres, le THM, qui agit, pour la plupart, dès le début du traitement, réduit les symptômes habituels (bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, insomnies). Un ajustement des doses est fréquent en début de traitement. La Haute Autorité de santé (HAS) recommande l’utilisation du THM à faible dose sur deux ou trois ans, maximum. En ce qui concerne le risque de cancer du sein accru par ce traitement, l’Institut du sein Henri-Hartmann (Neuilly-sur-Seine) a croisé 24 études portant sur 108 647 femmes ménopausées présentant ce type de pathologie. Les résultats établissent qu’une «femme de 50 ans qui suit pendant cinq ans un THS composé de progestérone et d’œstrogènes en continu a 8,3 % de risques de développer un cancer du sein, et une femme présentant le même profil mais ne poursuivant aucun traitement, 6,3 %».
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