Par Minh Dréan Publié le 26 décembre 2023
En 2022, 759 femmes se sont suicidées ou ont tenté de le faire en raison du harcèlement de leur conjoint ou ex-conjoint. Une infraction en forte hausse mais qui reste encore peu visible et difficile à prouver.
Le 1er janvier 2021 au matin, les derniers fêtards arpentent la ville de Toulon, s’allongent sur la plage de la Mitre pour éponger une soirée trop arrosée, se serrent dans les bras pour fêter la nouvelle année. Ils ne voient pas, à quelques mètres d’eux, le corps d’Odile. Quelques heures plus tôt, Odile Nasri, 50 ans, a décidé de mettre fin à ses jours. A l’aube, elle descend sur cette plage, tout près de son domicile, pour une dernière balade. Elle sera retrouvée inanimée à 9 heures par un promeneur. Elle est prise en charge à l’hôpital en « urgence vitale », son cœur lâche vers midi.
« Son mari était à l’hôpital, mais il ne nous a prévenus qu’une heure après son décès. Il ne nous avait pas non plus informés du fait qu’il n’avait plus de nouvelles d’elle depuis près de vingt-quatre heures », raconte Fadila Nasri, la sœur d’Odile, qui s’effondre. « Tout me semble encore surréaliste tant cette fin tragique est aux antipodes de la personne pleine de vie, pétillante, souriante et très indépendante, que tout le monde a connue, poursuit l’enseignante de 55 ans. Avec ma sœur, on a tout partagé, les fêtes, les sorties, les études. Et puis, elle l’a rencontré, son ex-mari. C’est lui qui va l’enfermer dans un huis clos machiavélique, toxique et qui va l’isoler de tout le monde. »
Le rapport de police indique qu’Odile Nasri est morte d’« intoxication médicamenteuse » et d’« hypothermie ». Avec ses trois frères, Messaoud, Karim et Francis, Fadila décide de porter plainte en juin 2021. Trois mois plus tard, la toute première information judiciaire en France pour « suicide forcé » est ouverte. « La route est longue mais je vais me battre pour elle », assure Fadila Nasri.
La France est le premier pays en Europe et le deuxième dans le monde à reconnaître et condamner le suicide forcé. Le harcèlement par conjoint ou ex-conjoint ayant conduit la victime à se suicider ou à tenter de le faire est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. Cette infraction issue du Grenelle des violences conjugales de 2019 est inscrite dans la loi du 30 juillet 2020.
« Vide juridique »
Ce nouvel article 222-33-2-1 du Code pénal vise à incriminer la « face cachée des féminicides », indique Yael Mellul, avocate spécialiste des violences conjugales. « Les suicides forcés correspondent à des situations où un partenaire, une femme dans la majorité des cas, victime de violences physiques et/ou psychologiques ne voit pas d’autre issue pour s’en sortir que de mettre fin à ses jours », détaille l’experte qui a fait du « suicide forcé » son cheval de bataille depuis quinze ans. Pour elle, cette loi vient combler « un vide juridique » et permet la reconnaissance de ce « fléau sociétal ».
En parallèle, un nouveau chiffre est venu jeter une lumière crue sur les violences conjugales. Fin 2022, les suicides à la suite du harcèlement d’un conjoint ou ex-conjoint ont été recensés dans la lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes. En 2021, 684 personnes dans cette situation se sont suicidées ou ont essayé de le faire, 759 en 2022 d’après les chiffres du ministère de l’intérieur, qui indique qu’il s’agit quasi exclusivement de femmes. Des chiffres bien supérieurs aux 118 féminicides dénombrés en 2022.
« Quand on dit qu’une femme meurt tous les trois jours en France, c’est un mensonge. Ce sont près de trois femmes par jour qu’on tue, qu’on a voulu tuer, qui se suicident ou qui ont voulu se suicider, dénonce Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis. Si on ajoute les suicides forcés aux “féminicides”, la photographie du taux de mortalité lié aux violences conjugales n’est plus du tout la même. Un constat que la société et les pouvoirs publics ne sont pas prêts à accepter. »
D’après les chiffres obtenus auprès du ministère de la justice, depuis l’entrée en vigueur de la loi en 2020, 20 procédures ont été transmises au parquet, dont 2 poursuites correctionnelles en 2020, 190 procédures et 10 poursuites correctionnelles en 2021, 233 procédures et 25 poursuites correctionnelles en 2022. Une dizaine de condamnations ont été prononcées.
« Le tourbillon des débuts »
L’avocat qui suit l’affaire d’Odile Nasri, Me Victor Zagury, explique que l’enquête « avance bien » et rappelle que l’ouverture d’une information judiciaire pour « suicide forcé » est déjà « une victoire ». Me Zagury affirme avoir déposé une plainte sous cette qualification juridique pour d’autres victimes. L’avocat de l’ex-mari d’Odile Nasri, Bertrand Pin, affirme que son client « nie tout ». Ce dernier a été auditionné une fois en janvier 2023. Il n’est pas, à l’heure actuelle, mis en examen.
« Ma sœur a cru qu’elle n’avait pas le choix », raconte Fadila Nasri, dont la voix se brise. L’enseignante commence à dérouler le fil de l’histoire. Odile, ses frères et sa sœur perdent leurs parents d’une longue maladie. La jeune femme a 23 ans lorsque sa mère meurt, 27 ans lorsque son père décède. Elle en gardera des « cicatrices ». « Elle avait ce besoin d’affection, cette peur d’être seule », rapporte Fadila Nasri.
Début 2010, Odile, qui approche des 40 ans, travaille en tant qu’agente administrative et décide de s’inscrire sur un site de rencontre. Elle y fait la connaissance d’Harold (le prénom a été modifié), son futur mari. Il est grand, peau blanche, cheveux châtain clair, « un physique de séducteur », décrit Fadila. Odile tombe immédiatement sous le charme. Lui, en recherche d’emploi, n’a pas de revenu stable ni de domicile et s’installe chez elle. C’est la première rupture avec ses proches. « A partir de là, je n’ai plus beaucoup vu ma sœur, mais je me disais que c’était normal, que c’était le tourbillon des débuts. J’avais surtout peur qu’elle ait un gros chagrin d’amour », se souvient Fadila Nasri.
« Toi tu cherches la merde »
Fadila Nasri reçoit un coup de fil à l’été 2010 : « Elle était en pleurs, et m’a dit qu’il l’avait insultée, elle, sa famille, sa foi, et qu’elle était à la rue. » Odile raccroche et retourne auprès d’Harold qui prend Fadila Nasri en grippe. « Toi tu cherches la merde », lui dit-il au détour d’une conversation – l’enquête révélera d’autres épisodes de violences. Fadila Nasri, qui sent sa sœur s’éloigner, tente d’en parler à ses frères qui lui rétorquent : « Elle a 40 ans, qu’est-ce qu’on peut faire ? »
Odile et Harold se marient en 2011 et les échanges avec sa famille se raréfient. Elle déménage de Montpellier, s’installe à Toulon en 2018 et se coupe de ses rares amis. « L’enquête a révélé qu’à partir de cette période l’état mental et physique de ma sœur se dégrade de façon très alarmante. Après deux prises en charge aux urgences, il est mentionné dans son dossier : “Un amaigrissement important et des idées noires, la patiente a des propos qui sonnaient comme des appels aux secours” », avance la quinquagénaire. Un rapport d’expertise psychiatrique mentionne des « tensions conjugales importantes » évoquées par Odile.
En juillet 2020, Odile reprend peu à peu contact avec Fadila Nasri. Fadila se dit que sa sœur sort d’un « long tunnel ». L’espoir est de courte durée. Le 30 décembre 2020, Odile rejoint Fadila Nasri et sa famille à Montpellier. « Elle est arrivée cernée, elle gardait la tête baissée, c’était un zombie. Elle nous a parlé de ses angoisses. Odile était encore en vie mais elle était déjà morte à l’intérieur, raconte l’enseignante. Deux jours avant sa mort, elle continuait à le défendre, elle ne se rendait pas compte que c’était son bourreau. Comme ils étaient tous les deux très croyants, je pensais qu’il l’avait embrigadée dans une secte, je ne pensais pas qu’une telle emprise psychologique pouvait exister au sein d’un couple. Ce n’est qu’après sa mort que j’ai fait tous les liens. »
Un homme « possessif »
« Mon client aimait passionnément son épouse, affirme Me Bertrand Pin. Odile était fragile psychologiquement depuis le début de l’âge adulte, Harold ne l’a jamais isolée. Il y avait des hauts et des bas, comme dans tous les couples », insiste-t-il en évoquant un rapport d’expertise qui atteste de phases « dépressives ».
L’ex-mari d’Odile reconnaît des relations distendues avec sa belle-famille et un cercle d’amis plus que restreint, mais assure que tous deux vivaient de « leur foi » et que le couple « allait bien ». Me Bertrand Pin indique que son client se réserve le droit de porter plainte pour dénonciation calomnieuse. Pourtant, en octobre, l’audition d’une ex-compagne avec qui Harold a vécu plusieurs années au cours de la décennie 2000 met en évidence une autre réalité : elle y évoque un homme « possessif » qui a pris le contrôle de sa vie.
Après le décès de sa sœur, Fadila Nasri commence à mener sa « propre enquête ». « Quand j’ai découvert ce qu’était le “suicide forcé”, je me suis effondrée car j’ai compris que c’était exactement ce que ma sœur avait vécu. » Dénigrement quotidien, contrôle de sa vie, de ses finances, isolement social et familial… Autant de pressions qui ont entraîné une dégradation très importante de son état de santé, jusqu’au passage à l’acte.
Collecter les preuves
« Ce sont des mécanismes que l’on retrouve pour la plupart des victimes, expose l’ancienne avocate Yael Mellul qui a accompagné Fadila Nasri, par le biais de son association Femmes & Libres, dans ses démarches pour collecter les preuves avant le dépôt de plainte. « Il s’agit pour les suicides forcés de procéder par faisceau d’indices concordants et d’établir, à rebours, une autopsie psychologique : écrits de la victime, témoignages de proches, certificats médicaux, exploration du téléphone… », détaille-t-elle.
Le suicide forcé reste une infraction difficile à prouver, rappelle Ombeline Mahuzier, présidente du tribunal de Colmar. « Il faut rentrer dans l’intimité du couple et réussir à comprendre des faits décryptés seulement par la victime comme des menaces. Tout ce qui relève du comportement non verbal : une serviette repliée un peu vite lors d’un dîner, un tapotement sec sur un verre… Or la victime n’est plus là pour en parler », indique l’ancienne procureure.
Faire du suicide forcé une infraction était une demande du groupe de travail sur les violences psychologiques, copiloté par Yael Mellul, réuni lors du Grenelle des violences conjugales en 2019. Le groupe réclamait une peine plus lourde – vingt ans de prison –, ce qui en faisait une infraction criminelle. « Or, en cas de suicide, l’intention homicidaire aurait été impossible à prouver, précise Bérangère Couillard, rapporteuse du texte de loi et actuelle ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes. Désormais, dans le cadre du harcèlement moral aggravé par le suicide ou la tentative de suicide intégré dans la loi de 2020, il n’est pas nécessaire de prouver que l’auteur ait eu l’intention de pousser la victime à mettre fin à ses jours. »
« Personne ne la croyait »
Les passages à l’acte interviennent souvent dans des contextes de séparation, la garde des enfants devenant un moyen de pression. Patricia (le prénom a été modifié), 47 ans, s’est pendue à son domicile le 22 juin. « Elle s’est suicidée le jour où elle n’avait pas son fils. Son fils, c’était tout pour elle », murmure, Sandrine, sa sœur (qui n’a pas souhaité donner son nom car la plainte n’a pas encore été déposée). « 82 % des victimes de violences conjugales sont des mères », avance Andreea Gruev-Vintila, chercheuse en psychologie sociale à l’université de Nanterre, qui recommande de renverser le paradigme et ne plus se dire : « Pourquoi elle ne part pas », mais « Qu’est-ce qu’il lui a fait pour qu’elle reste ? ».
Lorsque Patricia et son ancien mari se séparent en octobre 2022, après douze années de vie commune, ce dernier commence un chantage à la garde d’enfant. Ils passent devant le juge aux affaires familiales en 2023 qui se dit favorable à une garde partagée, le magistrat fixe une nouvelle audience fin juin. Aucune mention ne sera faite de la plainte pour violences conjugales déposée quelques mois plus tôt par Patricia. Plainte qu’elle finira par retirer pour « apaiser la situation », raconte Rita, sa mère.
« Ma sœur a eu l’impression que personne ne la croyait, elle n’a pas été écoutée par le juge, par l’expert, par personne », dénonce Sandrine, qui retrace l’histoire d’un couple au parcours en dents de scie. Patricia et son ancien conjoint se rencontrent alors qu’elle fait ses études aux Beaux-Arts. Ils se séparent une première fois car elle le trouve « trop possessif ». Cette grande brune est éprise de liberté. Ils se retrouvent et entament une relation à distance, elle à Paris, lui à Evreux. Patricia travaille en tant que photographe, mais son contrat se termine, alors elle part s’installer en Normandie en 2012. Elle emménage chez lui, dans une maison à la campagne, et se retrouve isolée dans un endroit où elle n’a aucun repère : pas de famille, pas d’amis, ni même de voiture. Lui prend soin d’elle, elle se sent « comme une princesse »,raconte Sandrine.
« Il en imposait, se souvient Sandrine, il s’exprimait bien, était toujours habillé en costard. Il roulait dans des grosses voitures, c’était un charmeur. » Pendant plusieurs années, la vie se déroule sans accrocs, jusqu’en 2016, l’année où Patricia tombe enceinte. Son conjoint se met à la surveiller, à fouiller son téléphone… En parallèle commencent les salves continues de reproches. Rien de ce qu’elle fait n’est jamais assez bien, selon son conjoint. « Sur ta tombe sera marqué : “Toujours décevante mais jamais surprenante” », lui dit son ex lors d’un repas de famille. Patricia commence à culpabiliser tandis que lui boit trop.
Cycle de l’emprise
« Dans les cas de violences conjugales, on retrouve ce qu’on appelle le cycle de l’emprise, avance Théodora Barreau-Potier, porte-parole de l’association Nous toutes. Une phase de lune de miel, puis une phase de tensions où l’agresseur aura des comportements avec des micro-agressions quotidiennes. Vient ensuite la phase d’explosion avec différents niveaux de violences physiques, verbales et psychologiques, et enfin la phase d’inversion de la culpabilité. » L’une des manières de rompre ce cercle pour les victimes est alors de se suicider.
A l’automne 2021, alors que l’ancien mari de Patricia se montre violent, elle appelle les gendarmes. Ce n’est pas la première fois, elle a déjà déposé des mains courantes – sans que sa famille soit alertée. Dans la foulée, elle contacte l’Association d’aide aux victimes, d’accès aux droits et de mesures sociojudiciaires d’Evreux. Un psychologue lui conseille de tout noter dans un « Mémo de vie ». Ce nouveau dispositif mis en place en 2020 et géré par l’association France Victimes permet de consigner et de sauvegarder, chronologiquement et en toute discrétion, des données sécurisées pour les victimes de violences : photos, documents, enregistrements audio…
« Une fois la justice saisie pour suicide forcé, le mémo de vie peut être utilisé pour objectiver les violences et caractériser le harcèlement quotidien dont la femme a été victime », précise Laetitia Dhervilly, haute fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes. Au 28 septembre 2023, 5 000 comptes avaient été créés et plus de 49 300 fichiers sauvegardés sur la plate-forme. Un chiffre faible comparé au nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, estimé en 2023 à 244 300 femmes, selon le ministère de l’intérieur. Un chiffre toutefois largement sous-déclaré. D’après l’enquête « Genre et sécurité », conduite par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure et parue en novembre 2022, en 2021 une femme sur six âgées de 18 à 74 ans déclare avoir été victime de violences physiques par un partenaire au moins une fois depuis l’âge de 15 ans.
La sœur et la mère de Patricia, qui n’avaient pas connaissance de ce mémo de vie, découvrent des violences insoupçonnées. « Il la tirait par les cheveux, l’attrapait par le cou… », confie Rita. Elles retrouveront aussi dans une note sur son téléphone, un poème :
« A travers tes yeux rageurs je t’aimerai toujours
Le feu de tes yeux qui foudroient mon amour
Tes lèvres pincées, tes dents serrées, la rage de tes cris,
Tu dis que je suis folle, je suis folle de rester
Tu dis je suis le monstre de ta vie, tes mots sont des couteaux et je t’en veux je te hais mais quand je me retrouve seule je t’aime de nouveau.
Le rouge de tes verres tue nos moments
Ta main sur mon cou jette mon corps
Je suis déjà à moitié morte. »
« Les pouvoirs publics ferment les yeux »
Dans tous les cas évoqués, ce sont des femmes qui cherchent de l’aide mais n’en trouvent pas. Souvent, aussi, des femmes qui ont déjà effectué des signalements ou des tentatives de suicide. C’est le cas de Maëva Frossard, connue sous le nom de « Mava Chou » (nom donné à sa chaîne YouTube), qui s’est suicidée le 22 décembre 2021. Elle avait tenté deux fois de mettre fin à ses jours la même année et avait porté plainte à cinq reprises contre son ex-mari pour harcèlement et diffamation.
Selon la dernière étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, menée par le ministère de l’intérieur, en 2022, sur 118 femmes tuées par leur conjoint, 31 % avaient subi des violences antérieures et 65 % avaient signalé ces violences aux forces de sécurité. Parmi elles, 79 % avaient déjà déposé une plainte.
« Pour les suicides forcés, les proportions doivent être les mêmes », estime Ernestine Ronai de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, qui rappelle que les « violences révélées ne sont jamais les premières violences subies ». Elle plaide pour l’application du « principe de précaution ». « Dès qu’une victime vient témoigner, il faut la protéger et éloigner son conjoint ou ex-conjoint violent. En France, il y a 3 500 ordonnances de protection accordées par an, il en faudrait dix fois plus, souligne la spécialiste. La responsabilité de la société tout entière est énorme et les pouvoirs publics ferment les yeux. »
Afin justement de mieux appréhender les violences psychologiques, Isabelle Rome, ancienne ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, souhaiterait inscrire « légalement » la notion de contrôle coercitif – une série de comportements répétitifs, exercés par un conjoint violent sur sa victime et qui viennent attenter à ses droits fondamentaux. « Le suicide forcé est l’un des résultats ultimes du contrôle coercitif, avance Isabelle Rome. Celui-ci produit une telle désintégration du sentiment de soi des victimes, un tel isolement, un tel désespoir, une telle captivité que le suicide semble préférable. Les agresseurs apparaissent alors comme les auteurs d’un “crime parfait”. »
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