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© CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP
LSD, ayahuasca, champignons hallucinogènes ou mescaline ces substances sont dites psychédéliques. Ces produits pourraient aider à soigner la dépression, l’anxiété ou accompagner les personnes en fin de vie.
Entre les années 1950 et 1970, le LSD est l'un des médicaments les plus étudié en médecine. Il fait partie, avec l’ayahuasca, les champignons hallucinogènes ou la mescaline des substances dites psychédéliques. Ces produits ont beaucoup intéressé la recherche, notamment en psychiatrie, avant d’être considérés comme dangereux. Aujourd’hui, ils intéressent à nouveau les scientifiques. Ils pourraient aider à soigner la dépression, l’anxiété ou accompagner les personnes en fin de vie. Zoë Dubus, docteure en histoire de la médecine à l’Université Aix-Marseille, est spécialisée dans l’histoire de l’étude de ces substances.
Pourquoi les psychédéliques, après avoir été beaucoup étudiés, ont été laissés de côté par la médecine occidentale ?
Zoë Dubus : "Il y a deux éléments qui font que les psychédéliques arrêtent d’être étudiés en Occident à partir des années 1970. Le premier, c’est un élément culturel et social. Dans les années 1960 ces substances commencent à être consommées par des intellectuels ou par des étudiants.
Une partie de ces jeunes, aux États-Unis ou au Canada, se rebelle contre la société. Il y a des manifestations contre la guerre au Vietnam, pour les droits américains, le féminisme, etc. Tous ces mouvements inquiètent beaucoup la société conservatrice américaine.
Dans l’idée de les décrédibiliser, une propagande va être diffusée dans la presse, à l’initiative du gouvernement américain. Le gouvernement va dire que ces jeunes ne se rebellent pas parce qu’ils ont de bonnes raisons de le faire, mais parce qu’ils prennent des substances psychédéliques et du cannabis et que ces substances sont en train de leur détruire le cerveau.
Tout un discours se crée, qui n’est pas du tout basé sur des données pharmacologiques ou scientifiques, mais qui marche très bien, qui va faire très peur. Assez rapidement, les substances psychédéliques vont être diabolisées dans l’imaginaire collectif.
C'est cette première raison qui va amener au vote, à la fin des années 1960 en France, et au début des années 1970 au niveau international, de lois pour interdire l’usage libre de ces produits.
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