Par Gladys Marivat Publié le 11 décembre 2022
ENQUÊTE Eux ne s’attardent pas au boulot, sèchent des déjeuners entre collègues pour retrouver leur enfant, se mettent à temps partiel. Les pères qui veulent accorder du temps à leur progéniture bousculent les habitudes des entreprises.
Riad s’estime chanceux. Chanceux que ses enfants, âgés de 12, 9 et 7 ans, soient nés dans des périodes de « moindres besoins » au travail. Grâce à cela, ce cheminot de 39 ans en région parisienne a pu poser son congé paternité – deux semaines à l’époque. Récemment, un collègue, qui fait les trois-huit comme lui, n’a pu prendre que trois jours à la naissance de son enfant. Riad (qui a, comme d’autres interlocuteurs, requis l’anonymat) est aussi chanceux de ne pas être une femme, ou un papa solo. Une collègue, qui s’était vu refuser de passer en horaires de jour, est venue travailler avec son bébé, car payer une nounou aurait ramené sa nuit de travail à − 20 euros. Certains pères célibataires laissent leurs enfants adolescents seuls la nuit, la boule au ventre.
Cheminot depuis l’âge de 27 ans, Riad travaille comme aiguilleur au Bourget, en Seine-Saint-Denis. Il est passé à 80 % en 2020. Plusieurs de ses collègues hommes ont opté pour un temps partiel (80 % ou 91 %). « Je perds de l’argent, mais c’est pour l’éducation des enfants. Pour mon père, venu du Maghreb pour travailler, il était inconcevable de rester à la maison. Pour nous, aujourd’hui, l’éducation se partage entre les deux parents », avance cet habitant de Noisy-le-Sec. Parfois, on lui demande pourquoi sa femme ne peut pas garder les enfants.
Ces remarques sexistes ne sont l’apanage ni d’une génération ni d’une catégorie socioprofessionnelle. Toujours dans cette ville de Seine-Saint-Denis, Sylvain, 43 ans, universitaire et écrivain, décrit le trouble ressenti par ses collègues quand il leur explique ne pas être libre le mercredi, car il doit emmener son fils au foot et sa fille au kung-fu, ou quand il quitte une réunion plus tôt pour aller les chercher à l’école. On fait valoir qu’il ne peut pas être « un super papa et un super chercheur ». « C’est arrivé qu’on me dise : pourquoi ce n’est pas la maman qui va les chercher ?, raconte-t-il. Et pourtant j’évolue dans un milieu professionnel très féminin. » Sylvain considère avoir réussi à concilier vie de famille et travail. Au prix de quelques ajustements toutefois : à l’université, il passe davantage de temps sur les projets de travail collectif qu’en colloque. Ses journées sont plus courtes mais plus efficaces. Cette année, il passe son habilitation à diriger des recherches.« Ma carrière progresse moins vite que quelqu’un qui n’a pas d’enfants ou qui s’en décharge sur son conjoint, admet-il. Je le fais par engagement mais aussi par plaisir : j’aime être avec eux ! Et ça ne va pas durer toute la vie. »
Remarques sexistes
Depuis septembre 2020, le congé paternité a été allongé à vingt-cinq jours, en plus des trois jours de congé de naissance payés par l’employeur, mais les mentalités bougent lentement. Selon une étude menée par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP) et l’institut BVA en 2019, 59 % des hommes essuient des remarques sexistes liées à la paternité :« Ce n’est pas ta femme qui récupère les enfants le soir ? » Ou encore : « Son enfant est malade ? Sa femme ne peut pas s’en charger ? »
Ces discriminations à l’encontre des pères sont cependant bien moins fréquentes que celles que subissent les mères, comme le résume Guewen Loussouarn, fondateur et directeur général d’Haigo, une agence en conseil et création : « Le fait d’être père est beaucoup mieux accepté dans une carrière que le fait d’être mère. Le patron se dit toujours d’un salarié de retour de congé paternité qu’il va être fatigué pendant quinze jours, avant de reprendre à 100 %. Face à une femme qui annonce sa grossesse, il va d’abord anticiper les absences et la fatigue. » Ces freins culturels se reflètent dans les statistiques : selon une étude de l’Insee publiée en 2020, les mères de famille ont 60 % moins de chance que les pères d’accéder au 1 % des emplois les mieux rémunérés.
Sylviane Giampino, psychologue de l’enfance et psychanalyste, également présidente du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, est l’autrice de Pourquoi les pères travaillent-ils trop ? (Albin Michel, 2019). Si elle concède une réduction du décalage entre pères et mères sur l’investissement familial, les statistiques de l’Insee indiquent que 71 % des activités parentales sont toujours assurées par les mères. Pourquoi ? Parce que subsiste chez les pères un « réflexe de priorisation professionnelle, tel un symptôme névrotique », analyse la psychanalyste. Un dossier à boucler passera avant un bébé fiévreux qu’il faut récupérer à la crèche. Mais que se passe-t-il quand les pères refusent cette règle du jeu, quand ils veulent être plus proches de leurs enfants ?
Les recruteurs soulignent que les jeunes candidats sont de plus en plus nombreux à faire peser leur engagement familial dans leurs choix. Il suffit à cet égard d’écouter Fabien, 39 ans, père de deux enfants de 6 et 3 ans. Contacté quinze minutes après avoir passé l’oral du concours externe de l’Institut national du service public (INSP, anciennement ENA), cet agent de la fonction publique nous explique en chuchotant – le jury n’est pas loin : « La dimension du temps pour les enfants entre en compte dans mes demandes d’affectation pour les premiers postes, tout comme le fait d’avoir un cadre agréable pour ma famille. Etre conseiller dans un ministère ou travailler au cabinet d’un préfet avec des astreintes le week-end, c’est non ! »
Craint-il encore de revivre ce qu’il a enduré avec son ancienne directrice ? Cette fonctionnaire dirigeait un pôle de compétitivité avec une telle exigence en matière d’investissement de son équipe qu’il a eu des sueurs froides en apprenant que sa compagne était enceinte. « A l’époque je me suis dit : “Punaise ! Elle va avoir peur que je ne sois pas disponible” », se souvient Fabien. C’était il y a six ans. Son travail d’adjoint est alors si prenant qu’il choisit de suivre « clandestinement » la grossesse. Pour assister aux échographies, il s’invente une réunion à Paris ou alors il pose des jours de congé. A la naissance de son premier enfant, il prend les deux semaines de congé paternité auxquelles il a, à l’époque, droit. Sa directrice refuse de lui verser 100 % de son salaire, comme le garantit la convention collective applicable dans son entreprise. « Elle m’a traité d’épicier, relate-t-il. Il y a eu un bras de fer, qui n’a pas duré longtemps. Elle a fini par me verser les 30 % de salaire qu’elle avait retenus, mais elle ne m’a pas demandé comment allaient le bébé et la maman quand je suis revenu. » Fabien démissionne. Sa période de chômage lui permet de s’occuper de son fils jusqu’à son entrée à la crèche, à l’âge de 9 mois. Trois mois après, il trouve un travail comme agent de la fonction publique de la Ville de Paris. On l’autorise à partir à 17 h 30. Deux fois plus de vacances et surtout « pas de présentéisme à la con ». Le précieux équilibre vie pro-vie perso est enfin trouvé.
Petites frustrations
Selon l’étude du CSEP et de BVA précédemment citée, 6 % des pères déclarent un changement professionnel quand ils accueillent un bébé, contre 47 % des mères. Si l’idée que le père doit « assurer économiquement » pendant la grossesse et pour l’accueil de l’enfant est bien ancrée, l’est tout autant celle selon laquelle on ne peut pas réussir professionnellement sans sacrifier sa vie personnelle. Bruno, 42 ans, est un chef de projet technique dans l’électricité qui s’est trouvé heureux de « ronronner » au même poste depuis longtemps quand il a entrepris un parcours de procréation médicalement assistée avec sa compagne. Quand son fils est né en février, l’ingénieur a pris tout son congé paternité ainsi que deux mois de congé l’été « pour être présent jusqu’à la fin de la très petite enfance ». Ses collègues femmes l’ont félicité de prendre du temps pour son enfant. Les collègues hommes étaient moins enthousiastes.
« Parfois, je me demande ce qu’il se passerait si je devais prendre des nouveaux dossiers qui nécessitent plus d’investissement et de monter en compétence » – Bruno, 42 ans, chef de projet technique
Quand Bruno a repris son activité professionnelle, il a compris dès la première semaine que « le travail peut être mis beaucoup plus facilement au second plan par rapport à l’astreinte parentale ». « Avant je n’avais pas de limite, j’organisais ma vie privée en fonction de mon travail. Aujourd’hui, tout a changé. » Le soir, il part à 17 h 30 pour aller récupérer son fils à la crèche. Etant donné les accords passés dans sa branche, sa position et son ancienneté, personne ne lui fait « la blague pourrie : “Ah, tu prends ton après-midi ?” ». Tout va bien, sauf qu’il accumule des petites frustrations. Un dossier pas bien fignolé. Une demande d’un collègue à laquelle il n’a pas pu répondre. « Parfois, je me demande ce qu’il se passerait si je devais prendre des nouveaux dossiers qui nécessitent plus d’investissement et de monter en compétence », confie-t-il. Justement, Bruno avait le projet de faire une formation sur l’intelligence artificielle en parallèle de son travail. Il visait un poste. Quand il a annoncé à son chef qu’il allait être père, ce dernier lui a dit : « Attention ! Avec un enfant, c’est différent. » C’est bienveillant, s’est dit Bruno. Son supérieur parlait en connaissance de cause. Alors, il a rangé son projet dans un tiroir. « Aujourd’hui, tout fonctionne avec ma compagne, remarque-t-il. Mais si je rajoute ne serait-ce qu’une heure par jour de formation, avec des contraintes horaires, ça sera compliqué. Une formation à plein temps, ça serait un peu la guerre. »
En somme, les pères commencent tout doucement à se confronter aux mêmes obstacles au travail que les mères – ou du moins à l’envisager. C’est le signe d’un changement dans la conception du rôle qu’ils entendent jouer à la maison et auprès de l’enfant. Cette projection peut être à l’origine d’une grande souffrance, comme celle que nous raconte Marc, 32 ans. Ce technicien de lignes haute tension dans la Drôme a toujours voulu devenir père. Et la rencontre avec la future mère de ses enfants a provoqué une crise au travail.
Ses déplacements en France et en Europe, parfois pendant deux semaines, il ne les considère dès lors plus comme « l’occasion de voir du pays tous frais payés ». Sa femme lui fait remarquer ses absences. Marc parle à son patron de devenir papa, de la nécessité de revoir le rythme de ses déplacements en prévision. Son boss est un homme débordé,« quelqu’un de bien, mais qui fait comme il peut ». « Il est plus âgé aussi, il a cette vision de beaucoup de quinquagénaires : maman à la maison, papa bosse », l’excuse Marc. Le salarié se confie alors à un collègue, un trentenaire comme lui, mais qui ne comprend pas. « Pour lui, vouloir passer du temps avec ses enfants, c’est faire le sacrifice de sa carrière », explique-t-il.
Une question de moyens
Quand sa femme tombe enceinte, Marc cherche des solutions. Il envisage de démissionner, de monter sa boîte, de se reconvertir. Sa compagne l’écoute et lui dit : « Tu sais, être là pour son enfant, c’est aussi être là financièrement. » Marc est vexé, même s’il se sait idéaliste. « Elle avait peur que je lâche tout et qu’elle doive seule assumer les besoins financiers du foyer. » Or, elle gagne le smic. « C’est l’un des points qui me chagrinent le plus, reconnaît-il, et je crois que c’est pour ça que, aujourd’hui encore, on estime que c’est à la mère de prendre le congé. Si on arrivait à ce que les femmes gagnent autant que les hommes, la question ne se poserait pas : hommes et femmes seraient égaux face à la parentalité. » Selon une étude de l’Insee de 2019, les femmes vont perdre en moyenne un quart de leurs revenus salariaux dans les cinq ans après l’arrivée d’un enfant, alors que les revenus des pères demeurent stables voire augmentent parfois.
Pendant la grossesse, le patron de Marc continue de l’envoyer sur des chantiers et de lui confier des gros projets. Puis, la femme de Marc accouche. Il prend son congé, vingt-huit jours en tout – insuffisant. Il retourne au travail le cœur lourd de culpabilité. « Vous savez à quel point un enfant est fragile à 1 mois ? », nous demande-t-il. Puis, un jour, il présente son bébé à son patron. Ce dernier comprend tout de suite ce que son employé s’est échiné à lui expliquer tous ces mois : il embauche un technicien qui se rendra sur les chantiers en alternance avec Marc, et propose à ce dernier de monter un programme de formation pour 2023. « Si un petit patron avec des petits moyens peut le faire, les grands doivent le faire », estime Marc. Et il n’est pas le seul à le penser.
De nombreuses entreprises, privées et publiques, de toutes tailles et dans tous les secteurs, ont décidé de s’intéresser au bien-être des parents au travail afin de retenir leurs collaborateurs et d’attirer de nouveaux talents. Dans les années 2010, le cabinet d’audit financier Ernst & Young a fait appel à un consultant en parentalité après avoir constaté la fuite des salariés parents de 30-35 ans, surtout les femmes, et offre désormais des consultations pédiatriques à ses employés. On peut aussi citer Renault, et ses 120 places de crèche sur le site de Guyancourt, ou Danone, qui finance un mode de garde en cas de grève à l’école. En février 2020, 105 dirigeantes et dirigeants d’entreprise signent une tribune dans Les Echos où ils s’engagent à allonger le « congé rémunéré second parent », quels que soient le sexe et le statut dudit parent, pour qu’il atteigne un mois minimum – il est encore à onze jours à l’époque. C’est le « Parental Act ». Parmi ces sociétés, le site de vente en ligne ManoMano, qui a lancé en 2021 une politique de télétravail hybride et offre au second parent deux semaines supplémentaires rémunérées à 100 %.
D’autres initiatives voient le jour, comme le « Parental Challenge », créé par la consultante Selma El Mouissi, chez Haigo, avec trois autres mères. Ce projet est à la fois un guide et une charte d’engagement à destination des entreprises. Outre l’allongement du congé paternité, le Parental Challenge recommande l’octroi, pour le second parent, de trois jours d’arrêt rémunéré en cas de fausse couche, ainsi que des réunions uniquement entre 9 heures et 18 heures – « un sujet qui suscite un fort blocage culturel dans les entreprises », reconnaît Selma El Mouissi.
Un travail à temps plein
S’il est majoritairement porté par des femmes, le militantisme pour l’allongement du congé paternité compte un certain nombre de papas engagés, dont Patrice Bonfy. En 2017, alors qu’il finit une mission de trois ans dans une société, il réfléchit à monter une entreprise quand son deuxième enfant naît. C’est l’été. Sa femme lui suggère de passer le temps du congé maternité à la campagne. Le jeune papa pense pouvoir travailler l’après-midi. Rapidement, il comprend que ce n’est pas « pertinent ». Il range son ordinateur, pour être entièrement disponible pour sa famille. « Ces deux mois de congé m’ont complètement fait comprendre la charge mentale », estime-t-il. Il reprend son ordinateur, cette fois pour publier l’article « 5 choses apprises en deux mois de congé paternité » sur les réseaux sociaux. Il y constate qu’accueillir un enfant ce n’est pas être en vacances, que cette phase de vie n’est pas adaptée à du travail opérationnel, qu’elle est à la fois aliénante et enrichissante, et enfin qu’il faudrait allonger le congé paternité. Son post explose en nombre de vues et de commentaires. Patrice réalise qu’il n’est pas le seul père à avoir vécu ça, qu’il y a un effet générationnel.
L’entrepreneur de 39 ans réagit en s’attaquant d’abord à ce qu’il connaît le mieux : Internet. Patrice Bonfy crée le média Le Paternel, qui parle à un père « considéré comme impliqué et compétent », à l’opposé du papa clownesque et dépassé, montré dans les publicités. Puis il milite aux côtés d’associations féministes pour l’allongement du congé paternité. Enfin, il s’attaque à la culture d’entreprise en créant, avec son associée, 3lse, une plate-forme de conférences en ligne, qui propose notamment des sessions sur le congé paternité et sur comment concilier parentalité et travail. Son message est simple : c’est à l’entreprise de s’organiser pour permettre aux mères comme aux pères de partir en congé.
C’est aussi aux chefs d’entreprise de montrer l’exemple. Guewen Loussouarn, le directeur général d’Haigo, est père de deux enfants de 10 et 11 ans. Il inscrit dans son agenda partagé qu’il déjeune avec ses enfants ce midi. La manière d’être de ce créateur d’entreprise séduit, y compris dans les grands groupes du CAC 40 qu’il compte parmi ses clients. Il lit chez ces derniers une pointe de jalousie quand il annonce ne pas être disponible à midi parce qu’il récupère ses enfants à l’école. « Ils me disent : “Ah, tu fais ça toi ?” Ça les fait réfléchir, car c’est assez rare que des pères prennent ce temps en plus pour la famille. » Même quand il était cadre dans une société, Guewen Loussouarn avait la certitude qu’« [il serait]un collaborateur hyperefficace pendant [son] temps de travail, et un bon papa qui consacrerait du temps à [ses] enfants ». Il se souvient de la fois où il a quitté son propre pot de départ à 18 heures parce que sa femme et son nouveau-né avaient besoin de lui à la maison. Il n’a pas réfléchi une minute.
Les pères ont donc envie de sortir du placard au travail, pour un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie de famille. Pourtant, les chiffres ne reflètent pas encore cette aspiration sincère. Que reste-t-il à faire ? « Les droits butent sur les normes de genre et la mollesse des politiques à impulser des transformations qui seraient profitables aux enfants : des congés parentaux mieux répartis entre pères et mères, plus longs autour de la naissance, mais plus courts et mieux rémunérés ensuite, analyse la psychologue Sylviane Giampino. Il faudrait monter en qualité les services qui s’occupent des enfants ; former les professionnels à une éducation non stéréotypée et à s’adresser aux pères aussi bien qu’aux mères. L’idéal serait que pères et mères exercent ensemble une pression pour obtenir des changements législatifs et de regard. » Répéter aussi que les mesures pour les parents prévues par la loi le sont de manière égalitaire pour les mères et pour les pères – à l’exception du congé maternité – et inciter ces derniers à s’emparer des dispositifs prévus par leur entreprise. Enfin, que les parents parlent de leurs choix, encore et encore, notamment sur les réseaux sociaux.
Sur Facebook, le compte de Charlotte et Germain est une note d’espoir. Cuisinier depuis ses 15 ans, ce dernier a inauguré avec sa compagne un restaurant à Rennes neuf mois après la naissance de leur fille. C’était en 2018. Rapidement, ils ont fait le choix de n’ouvrir La Petite Ourse que le midi – une solution de garde le soir leur faisait perdre de l’argent. En 2022, le guide Michelin leur a attribué un troisième Bib gourmand, gage de qualité. Partout autour d’eux, dans ce secteur si tendu sur le plan des horaires, où l’on a vite fait de se tuer à la tâche et de sacrifier sa vie de famille, ils font des envieux.
1946 Un premier congé paternité de trois jours à la charge de l’employeur est instauré.
Années 1980 Reprenant le combat porté par les femmes, les « nouveaux pères », montrés dans les médias, réclament à leur tour de pouvoir passer plus de temps avec le bébé.
2001 Un congé paternité de onze jours consécutifs indemnisés par la Sécurité sociale entre en vigueur, sous le gouvernement Jospin. Il s’ajoute aux trois jours du congé de naissance. Six pères sur dix le prennent dès 2002. En 2019, ce chiffre plafonne à sept pères sur dix.
22 septembre 2020 Un congé second parent de vingt-cinq jours indemnisé par la « Sécu » est créé, dont une part obligatoire de quatre jours à prendre à la suite du congé de naissance et vingt et un jours à prendre dans les six mois suivant la naissance. La mesure est entrée en application en juillet 2021.
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