Manque d'archives ou regard viriliste : longtemps en France, les femmes n'ont pas été un sujet d'étude en histoire. Féminisme, féminisation de la discipline, et travaux pionniers ont tiré dans le même sens pour que ça change.
Deux actualités se croisent en cette rentrée 2020, dans l’espace de la cause des femmes. La première est éditoriale : c’est la parution, aux éditions La Découverte, d’un travail important, sous la forme d’un livre de plus de cinq cents pages, signé de trois historiennes Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel. Ce livre, accessible et en même temps précis, est très pédagogique : plusieurs figures saillantes sont documentées pour chaque mobilisation féministe éclairée par les trois autrices qui animent, ensemble, depuis sept ans, un séminaire d’histoire des féminismes à l’EHESS, à Paris. Il est aussi rehaussé d’un titre formidable : Ne nous libérez pas, on s’en charge et consiste en une sociohistoire des féminismes qui court, depuis la séquence de la révolution française, sur plus de deux siècles. "Féminismes" s’écrivant au pluriel, pour renouveler l’histoire des stratégies déployées depuis plus de deux siècles pour penser et abolir les inégalités entre les sexes - y compris les frictions et les angles morts.
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