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Jean Castex et Sarah El-Haïry, secrétaire d’État à l’éducation, visitent une “colonie de vacances apprenante” à Mondoville, près de Toulouse, le 18 août dernier. © J.-M. Haedrich/Sipa
Alors que les premières auditions de la Haute Cour sur la gestion de la crise du Covid-19 vont commencer en septembre et que la Commission d’enquête parlementaire poursuit ses travaux, l’historien Nicolas Bauquet, auteur d’un rapport remarqué sur « L’action publique face à la crise du Covid », voit dans la défiance mutuelle entre l’État et la société le point noir de cette crise. Il en appelle à un nouveau mode de gouvernement, qui ne serait plus centré sur la norme – interdire ou autoriser –, mais sur le partage de l’information.
- Dans son rapport pour l’Institut Montaigne, l’historien Nicolas Bauquet, qui a interrogé une cinquantaine d’acteurs de la crise, maires, chefs d’entreprises ou hauts fonctionnaires, part du constat qu’il existe aujourd’hui en France une défiance très profonde entre l’État et la société. Alors même qu’il a perdu une partie de ses capacités d’action, l’État continue à décider de tout de manière hypercentralisée, tandis que la société nourrit en retour une suspicion systématique vis-à-vis de l’État.
- Dans un entretien qu’il nous a accordé, Bauquet propose une voie de sortie. Au lieu de s’enfermer dans ce qu’il appelle « le piège de la verticalité », en décidant de tout de manière autoritaire sans faire confiance à ceux qui, dans la société, pourraient agir de façon beaucoup plus efficace, l’État devrait mettre en place, via le numérique notamment, une « politique de la donnée » : elle consiste, selon lui, à « agréger tous les acteurs autour d’une connaissance partagée qui permet de mettre en mouvement la société autour d’objectifs communs ».
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