Publié jeudi 3 septembre 2020
Les troubles obsessionnels compulsifs sont une affection psychique méconnue, invalidante et difficilement curable. Témoignage de Zack, 14 ans, qui souffre de TOC invisibles.
On s’est tous livré, gamin, à ce petit jeu: si j’arrive à l’école sans marcher sur une seule ligne du trottoir, j’aurai une bonne note à mon dernier contrôle, ou Isabelle tombera amoureuse de moi, ou il y aura du poulet-frites à la cantine… Ces pensées magiques appartiennent au délicieux monde de l’enfance. Mais lorsque c’est un adulte qui décide un beau jour de ne plus sortir de chez lui parce qu’il est persuadé que s’il marche sur une de ces lignes, il tombera gravement malade, on parle alors de TOC, trois lettres qui sont l’abréviation de «trouble obsessionnel compulsif».
Et, contrairement à ce que l’on pense souvent, être affligé d’un TOC ne se résume pas à adopter des comportements bizarres prêtant à sourire. Dans sa forme sévère, ce trouble psychologique, qui plonge ses victimes dans des souffrances insondables, s’avère extrêmement invalidant. Jusqu’à, parfois, détruire des vies entières. Car les perspectives de guérison demeurent, encore aujourd’hui, très aléatoires.
1. C’est quoi un TOC?
Pour Guido Bondolfi, médecin-chef du Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), «nous avons tous des obsessions, moi comme vous. Mais sans la fréquence, l’intensité et la récurrence de pensées obsédantes des personnes qui souffrent d’un TOC. Celles-ci sont sujettes de manière impromptue à des pensées intrusives souvent contraires à la morale ou pouvant entraîner des conséquences graves, ce qui provoque chez elles de l’anxiété. Elles sont alors obligées de mettre en place des dispositifs compulsifs pour faire diminuer cette anxiété: se laver les mains 50 fois par jour par crainte des microbes, retourner dix fois chez soi pour s’assurer qu’on a bien fermé la porte à clé, déserter tous les lieux publics de crainte d’agresser quelqu’un, etc.»
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