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mardi 12 mai 2020

Contre la casse de l’hôpital public au Vinatier

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10 mai 2020

Fermetures de lits, coupes budgétaires, flux tendus ; c’est le quotidien de centaines de soignants au Centre Hospitalier du Vinatier à Bron (Lyon), le deuxième plus grand hôpital psychiatrique de France. Les restructurations et mesures d’économies vont bon train, même en cette période intense et les équipes luttes quotidiennement contre ces décisions contre-productives. Entretien avec une soignante, réalisé le 26 avril.



Avec la crise sanitaire il devient évident que les hôpitaux ont besoin de lits, peux-tu nous expliquer comment la direction justifie les fermetures ?
Ils présentent ça comme une manière de préserver les équipes. La fermeture de certaines unités leur permet de créer une réserve, c’est-à-dire des soignants qui attendent chez eux en pyjama qu’on les appelle dans le cas d’une vague de COVID-19 chez les patients.
Cela permettrait également, selon la direction, d’anticiper la vague de départ en congé des étudiantes en soin infirmier à la fin avril, ce qui viendra fortement réduire le nombre de soignants dans les équipes. Moins d’unités à gérer pour moins de soignants.
De plus, ces fermetures de lits classiques sont compensées dans les chiffres, par l’ouverture de lits spécialement COVID – aujourd’hui on en est à 120 ouverts. Mais dans les faits, seulement une dizaine ont été utilisés au plus fort de la crise. On a même dû en fermer certains pour rouvrir des lits pour les patients non contaminés qui manquaient de place.
Et comment les soignants voient-ils ces fermetures ?
Pour nous, c’est juste la poursuite du plan d’économie mis en place avant la crise sanitaire. Ils en profitent pour fermer des unités en plus de celles qui doivent déjà sauter dans les plans d’économies. La direction nous dit qu’elles vont rouvrir après, mais on en doute.
Ensuite, la création de réserve, dans les faits, c’est des économies pour la direction. Quand tu es en réserve, tes RTT sautent, tes indemnités de jours fériés sautent, la prime annuelle saute, en bref, tu es payé le minimum possible, alors que tu travailles (ou pas) avec les contraintes de l’astreinte.

Seuls ceux qui sont en télétravail bénéficient encore de tous leurs droits. Même un soignant qui a été mis de côté par la médecine du travail, car « à risque » en cas de contamination, voit ses droits disparaître.

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