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mardi 12 mai 2020

Autisme, psychiatrie et post épidémie : un enjeu de la protection sociale en 2020

En septembre 2013, j'écrivais dans Mediapart : « Autisme : l’enjeu de la protection sociale ». Je reviens sur ce sujet aujourd’hui, soulignant que dans le contexte de l’épidémie de Covid 19, dans le post confinement, les soignants de psychiatrie et les accompagnants des TSA (Trouble du Spectre de l'Autisme) ne doivent pas accepter un jour de plus la posture passée, menaçante ou méprisante, de certains représentants de l’État ou de ses agences. Mais pour cela ils doivent être capable de combattre leur propre corporatisme.

1. La protection sociale sera différente après cette crise sanitaire, pour le meilleur ou le pire 
Comme celle d'autres États, la réaction de la France à la crise sanitaire surprend. En mettant la vie des citoyens, d'abord les plus âgés, devenus improductifs et médicalement couteux, au-dessus d'impératifs économiques à court terme, ces États réalisent une première dans leur confrontation aux pandémies historiques. C’est inattendu : dans nos sociétés, crise et humanisme ne coexistaient pas quand le profit était menacé brutalement et directement.
Certes, l’humanisme est relatif : il n’a pas aboli des discriminations structurelles profondément enfouies. Par exemple, on a vu le privilège du sanitaire sur le médico-social : un libre accès à la réanimation pour les vieux du milieu ordinaire, ensuite ceux des EHPAD (quand leur situation apparut au grand jour), et enfin, on prit en compte les autres vulnérabilités du médico-social et de la santé, dont la psychiatrie. De ma place, j’ai mesuré chaque jour en direct ces oscillations : un accès aux tests et aux masques bien plus difficile pour le troisième et le plus bas niveau, le mien. Et la presse nous dit que ce fut, pour les prisons et les migrants, encore un cran au-dessous. Mais de ma place encore, j’observe que l’impulsion venue d’en haut a donné aux Agences Régionales de Santé, comme en Ile-de-France, une flexibilité capable d’épouser les besoins du terrain jamais vue auparavant. Paradoxalement, organiser des coordinations pour des « Situations Complexes » ne fut jamais aussi fluide.

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