PARJohann Fleuri
- 19/11/18
Des lycéens japonais lors de leur cérémonie de remise de diplôme, en 2011. (Toshifumi Kitamura/AFP)
Si le taux de suicides du Japon est plutôt à la baisse, il reste la première cause de mortalité des 10-19 ans. En 2017, le nombre d'enfants à avoir commis l'acte a atteint un pic inédit depuis 1986.
"Ma fille de 13 ans, Rima, s'est jetée sous un train, il y a deux ans." Le visage de ce père de famille, originaire de la préfecture d'Aomori dans le nord du Japon, est tordu par la douleur. La mâchoire crispée, Gô Kasai, 40 ans, tente de poursuivre son récit : "J'ai compris, après sa mort, qu'elle avait souffert d'ijime en découvrant des messages dans son téléphone portable". L'ijime est un phénomène répandu dans la société japonaise, en particulier dans les écoles. Il prend la forme d'une série d'actes humiliants opérés vis à vis de ceux qui sont différents du groupe. En d'autres mots, c'est un bizutage, une sorte de harcèlement extrême. Une loi du plus fort dans la cour de récré autant qu'une souffrance psychologique taboue que l'on tait.
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