Dans le cadre du Monde Festival, dimanche 7 octobre, des scientifiques ont appelé les citoyens à s’emparer du débat sur la robotique et l’intelligence artificielle.
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Emotion, affect, conscience… Le langage révèle vite ses limites, confronté aux potentiels de l’intelligence artificielle (IA) et de logiciels capables d’apprendre par eux-mêmes. Le débat organisé au Monde Festival dimanche 7 octobre sur le thème « Un amour de robot ? » s’est ouvert sur une question de vocabulaire : peut-on parler du « ressenti » d’une machine dont le réseau de « neurones » modélise des émotions propres aux humains ?
Pour Raja Chatila, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR) de Sorbonne Université et membre de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), collectif international d’ingénieurs en IA, « il ne s’agit que de métaphores. On est obligé d’utiliser ces termes pour se faire comprendre. Mais attention aux confusions possibles, les mots n’ont pas le même sens lorsqu’on les utilise pour des robots », prévient-il.
Robots affectifs
Face à lui, Lola Cañamero, spécialiste de la modélisation des émotions, nuance d’emblée le propos : « Il ne s’agit pas seulement de métaphores », affirme la chercheuse qui développe, au sein de son laboratoire de l’université du Hertfordshire (Angleterre), des machines qu’elle qualifie de « robots affectifs », dotés de « pulsions, de besoins, d’émotions comme la joie, la colère, l’attention, le plaisir ».
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