| 19.10.2018
Médecins du monde a publié cette semaine son 18e rapport annuel sur l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France. En 2017, l’organisation comptait 61 programmes, dans une trentaine de villes, dont l’objectif est de promouvoir ou de faciliter l’accès aux droits et aux soins des personnes en situation de grande précarité et d’exclusion. Le bilan de ces activités permet à MdM de tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur « des obstacles et des dysfonctionnements croissants dans l’accès aux soins et aux droits ».
Barrières linguistiques, administratives et financières
Ainsi, le rapport montre que seules 13,3 % du public accueilli dans les centres d’accueil, de soins et d’orientations (Caso) disposent d’une couverture maladie lorsqu’ils viennent pour la première fois. Pourtant, théoriquement, 7 sur 10 relèvent d’un dispositif de couverture maladie (CMU-C ou AME) au regard de leur situation administrative. Les obstacles principaux identifiés par Médecins du monde, sont d’ordre administratif et lié à la complexité des démarches.
Le rapport souligne aussi des « pratiques abusives fréquentes » : refus d’adresse déclarative par les CPAM, demandes de pièces justificatives injustifiées, perte de dossier… Le « désengagement des services publics » avec les fermetures ou la restriction dans l’accueil physique des personnes et la dématérialisation de l’accès aux droits notamment, représente aussi un obstacle. La barrière de la langue est aussi un problème pour nombre des personnes concernées. Et près d’un patient sur 5 évoquait des difficultés financières dans l’accès aux soins : pour avancer les frais ou souscrire une complémentaire santé. Ces barrières à l’accès aux soins sont fortement préjudiciables pour les patients puisque 49,4 % d’entre eux présentaient, selon les médecins, un retard de recours aux soins et 38,6 % nécessitaient des soins urgents ou assez urgents.
Pour une protection universelle
MdM propose plusieurs mesures pour remédier à ces retards dans l’accès aux soins, comme par exemple, l’augmentation du seuil d’attribution de la CMUc au seuil de pauvreté, davantage d’ouverture de permanences d’accès aux soins de santé (Pass), des recours facilités aux interprètes et médiateurs en santé, ou l’accès à une « protection maladie réellement protectrice, universelle et accessible à toutes les personnes installées sur le territoire français et justifiant de revenus inférieurs au seuil de pauvreté et ce quelle que soit leur situation administrative ».
[INFOGRAPHIE] Les problèmes de santé des personnes accueillies en Caso
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