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vendredi 19 octobre 2018

À la polyclinique de Limoges, « vis ma vie » de directeur ou de brancardier

19.10.2018

« Faites un mouvement en huit, c’est plus efficace pour nettoyer » : la directrice de la polyclinique de Limoges suit docilement les consignes de Christelle Manus, agent de service hospitalier, et apprend à passer la serpillière dans la chambre d’un patient.
Ensuite, Cécile Blanc ira servir le repas aux malades. Cette stagiaire d'un jour, qui a un millier de salariés sous ses ordres, participe à l'opération « Vis ma vie », organisée chaque année au sein de la clinique pour que chacun comprenne mieux le métier de l'autre. La polyclinique a ainsi proposé à l'ensemble de son personnel de changer de travail pour quelques heures.

La directrice a donc appris à utiliser le balai, une assistante de direction est passée derrière le comptoir pour servir des cafés et un administratif a enfilé la blouse d’infirmier pour assister aux soins... L’an dernier, pour la première édition, 70 personnes avaient participé à cette opération. « Cette année, ils étaient 130. Il y a eu un réel engouement. Les salariés se sont donné le mot. Nous voulions renforcer la cohésion sociale en leur permettant de comprendre le travail de l'autre », se félicite Béatrice Schmitt, à l’origine de cette idée.
Balayer les idées reçues
La directrice des ressources humaines voulait, avec l’équipe chargée de la qualité de vie au travail, « une action concrète pour créer un climat social plus serein ».
Elle-même a été bluffée en mettant en pratique son idée. «  J’ai décidé de vivre le quotidien des brancardiers. À la fin de la journée, j’en avais plein les jambes ! Je me suis surtout rendu compte qu’entre la fiche de poste et la réalité du travail, c'était bien différent. »
Au sein des entreprises ou de la fonction publique, certains clichés ont la vie dure et, dans le milieu médical, les incompréhensions entre administratifs et personnels de santé sont légion. L’initiative permet justement de balayer les idées reçues. « Des soignants sont descendus en cuisine et ont compris pourquoi les plateaux demandés n'étaient parfois pas ceux qui arrivaient », continue Béatrice Schmitt.
Même les syndicats interrogés applaudissent. « Tout le monde a bien perçu cette initiative », dit Jean-François Pradel, délégué Force ouvrière.
Avec AFP

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