Loan Tranthimy
| 31.05.2018
L'Observatoire des violences en milieu de santé (ONVS, rattaché au ministère), a dévoilé, à l'occasion du salon Paris Healthcare Week, les premiers résultats (non exhaustifs) des signalements des atteintes aux personnes et aux biens déclarés dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux en 2017 (rapport 2018).
Les établissements hospitaliers et médico-sociaux déclarent de plus en plus les violences et incivilités, « ce qui ne signifie pas que la violence augmente dans les structures », nuance l'observatoire. En 2017, 446 établissements (+25 %, la plus forte augmentation depuis 2012) ont fait remonter exactement 22 048 événements dont 80 % concernent des atteintes aux personnes (violences verbales, physiques, menaces, incivilités, etc.) et 20 % des atteintes aux biens. Fait marquant l'an passé : les violences verbales (insultes, injures, etc.) sont majoritaires parmi les atteintes aux personnes (51,3 %).
Un quart des signalements en Ile-de-France
Comme l'an passé, les hôpitaux publics (CHU, CH, hôpitaux psychiatriques) sont les plus nombreux à signaler (20 250). L'Ile-de-France concentre plus du quart des déclarations (25,8 % des signalements). Et selon Vincent Terrenoir, délégué pour la sécurité générale à la DGOS, 70 % des établissements ayant déclaré des signalements appartiennent à l'AP-HP.
Les services de psychiatrie (20 % des déclarations), les urgences (16 % des signalements, soit 3 % de hausse par rapport à 2016), et les unités de soins de longue durée (USLD) et EHPAD (11 %) sont les trois secteurs les plus concernés par les signalements. « Ce sont les mêmes tendances que l'an passé, commente Vincent Terrenoir. Cela ne veut pas forcément dire qu'il y a plus de violence dans ces services, sans doute ont-ils été davantage sensibilisés à signaler. »
Le personnel soignant visé
En 2017, l'organisme a recensé 36 288 « victimes » de ces violences et incivilités dont 81 % sont des personnels des établissements. Parmi eux, 94 % sont des personnels de santé (dont 46 % d'infirmiers et 10 % des médecins) et 6 % des personnels administratifs. De fait, en cas de tension ou d'événement de violence, le personnel hospitalier soignant est très souvent en première ligne pour intervenir (dans 50 % des cas, loin devant la police, 7 %).
Les autres victimes sont principalement les patients (9 %), les agents de sécurité (7 %), ou encore les visiteurs (1 %).
Comme en 2016, les auteurs d'actes de violence sont majoritairement des patients (71 %) ou des visiteurs accompagnants (20 %), les personnels n'étant impliqués que dans 3 % des cas. Les motifs de violence les plus fréquents sont le « reproche relatif à une prise en charge » (59 %), un « temps d'attente jugé excessif » (13 %), une « alcoolisation » (12 %) ou un « refus de prescription » (4 %).
L'ONVS encourage une fois encore les établissements à déclarer systématiquement ces faits et à former leur personnel à la gestion de l'agressivité physique et verbale. Tous les signalements transmis à l'organisme sont anonymes. « Il ne s'agit pas de stigmatiser les établissements mais de les analyser pour les aider à déclarer », explique Vincent Terrenoir.
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