AfghanistanFaute de frère, certaines jeunes filles afghanes se font passer pour des garçons afin de pouvoir travailler et aider leur famille.
Cinquième d'une fratrie de six filles, Sitara Warfada, 18 ans, assume temporairement le rôle du fils jamais arrivé et travaille dans une briqueterie aux abords de Jalalabad. (Dimanche 22 avril 2018)
«Mon plus grand souhait serait d'avoir les cheveux longs mais c'est impossible. Alors je les coiffe et je m'habille comme un garçon.» Sitara n'a guère le choix: elle est le fils que son père n'a jamais eu.
L'Afghanistan a inventé un troisième genre, celui des «bacha poshi» - littéralement, «habillé comme un garçon» - qui permet aux filles de vivre et surtout de travailler comme des garçons. Un statut qui n'a qu'un temps, celui de venir en aide à la famille le plus souvent.
Cinquième d'une fratrie de six filles, Sitara Warfada, 18 ans, assume temporairement le rôle du fils espéré et jamais arrivé. Pour 160 afghanis (1,8 euro) par jour, elle trime du matin au soir six jours par semaine dans une briqueterie aux abords de Jalalabad, dans l'Est, à tasser la terre entre ses mains.
«J'ai tellement de dettes, je n'arriverai jamais à les rembourser seul», soupire son père, Sahib Noor, dont l'épouse diabétique requiert des soins coûteux. «Je suis obligé de la faire travailler avec moi.» Pire, il s'est endetté auprès de son patron. «Si j'avais un fils, je n'aurais pas tous ces problèmes et mes filles vivraient une vie tranquille et prospère.»
Mais si Sitara se présentait habillée comme une fille, explique-t-il, «elle ne pourrait pas travailler ici. Les gens la dévisageraient, ils pourraient même l'embêter.»
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