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dimanche 22 avril 2018

« Adoption, je t’aime… moi non plus »

LE MONDE  | Par 

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La difficulté d’être parent, ou celle d’aimer son enfant, a mis du temps avant de pouvoir s’exprimer. Pour les parents adoptifs, cependant, la confidence demeure ­taboue, parfois même inaudible, voire scandaleuse. Et ce, parce que ces pères et ces mères qui ont été soumis à une évaluation psychosociale avant de recevoir un agrément – le feu vert à l’adoption – ont été en quelque sorte estampillés solides et « aptes ».

C’est en cela que le documentaire de Stéphanie Malphettes bouleverse, par la parole qu’il libère, empreinte encore de culpabilité mais franche, émouvante et dure, loin de l’image parfaite de la famille idéale. « J’ai vraiment pensé un moment qu’on avait gâché notre vie », confie Paulette, la mère adoptive de Grégoire. « Un jour, dans le bain, j’ai serré le cou de ma fille », avoue Nathalie, mère adoptive de Sonia, qui a longtemps pensé ne pas être une bonne mère, « jusqu’au jourdit-elle, où j’ai compris que pour ma fille, m’aimer moi, c’était ne plus aimer sa mère. Quand j’ai pris conscience qu’elle était dans ce ­conflit de loyauté, j’ai enfin réussi à me dire que ce n’était pas ma faute ».



Sonia et sa mère Nathalie

Sonia et sa mère Nathalie Morgane Productions

Pour tous, le chemin a été long avant que s’apaisent les émotions, que les uns et les autres s’apprivoisent, que des solutions soient trouvées pour se rapprocher, ou s’éloigner. Car parfois, la « greffe » ne prend pas. L’enfant, chargé de trop de souffrances, a besoin d’être placé. Comme pour Claudia et Louis et leur fille adoptive, victime jusqu’à l’âge de 6 ans, en Colombie, de maltraitances psychologiques et physiques de la part de sa mère.



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