| 24.04.2018
Après Paris en janvier, Rennes en février et Toulouse en mars, c’est à Angers que se tient ce mardi la quatrième assemblée générale nationale des hôpitaux en lutte. À l’appel de plusieurs sections syndicales SUD et CGT de différents hôpitaux et de la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, les salariés des établissements hospitaliers vont tenter de donner un tournant national aux différents mouvements de contestation qui fleurissent dans les hôpitaux depuis quelques mois.
Les personnels d’une cinquantaine d’établissements sont inscrits dans ce mouvement et des délégations venant notamment de Lyon, Tours, Paris, Versailles, Rennes, Brest, Caen ou Orléans sont attendues à Angers. Ces agents, principalement infirmiers et aides-soignants, entendent dénoncer les « économies réalisées sur le dos des personnels et des patients, mais aussi les conditions de travail qui se dégradent et la qualité des soins avec » explique au « Quotidien » Marie-José Faligant, infirmière au CHU d’Angers et secrétaire de la section CGT de l’hôpital.
Marée blanche devant le ministère de la Santé
« Ce n’est pas une mobilisation catégorielle pour les salaires ou le statut. Les collègues se mobilisent pour les patients et le sens de leur travail. On en arrive à un point où les jeunes infirmières veulent changer de boulot parce qu’elles ne trouvent plus de sens à ce qu’elles font », ajoute Christian Lemaire, aide-soignant au CHU d’Angers et secrétaire SUD.
La précédente assemblée générale nationale avait confirmé la mise en place des « mardis de la santé en colère » destinés à réunir salariés et collectifs d’usagers pour des actions devant les hôpitaux. L'assemblée d'Angers a validé, à l'unanimité, l'organisation d’une journée de grève, le 15 mai prochain à Paris, afin de construire une « marée blanche » devant le ministère de la Santé. «Parce qu'hôpital par hôpital, on y arrivera pas, l'objectif est de regrouper les luttes pour être visible » argue Marie-José Faligant.
« Malgré les discours d’Emmanuel Macron, il y a bien des économies réalisées sur le dos de l’hôpital : 1,8 milliard d’euros d’économies est prévu en 2018. La réalité, c’est que la prise en charge des patients devient plus que limite », juge Christian Lemaire. Le syndicaliste qui a rencontré en décembre la ministre de la Santé Agnès Buzyn estime que « la ministre connaît bien l’hôpital et partage notre constat, mais l’annonce de la réforme de la tarification à l’acte (T2A) et d’un plan sur quatre ans ne peut pas nous satisfaire. Il nous faut de l’oxygène tout de suite. Il faut mettre le couvercle sur les suppressions de postes ou de lits », poursuit-il.
Au sein de son établissement, le CHU d’Angers, les personnels soignants entament leur huitième journée de mobilisation. Pour appuyer leurs revendications, ils ont lancé, en ligne, une pétition de soutien à leur mouvement. Dans cet hôpital, c’est l’annonce, fin 2017, d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire sur trois ans qui a mis le feu aux poudres. « Alors que le budget était à l’équilibre depuis une dizaine d’années, le CHU a enregistré son premier déficit en 2017, raconte Christian Lemaire. L’effort pour rétablir l’équilibre sera principalement porté sur la masse salariale avec des économies prévues de six millions d’euros en 2018, cinq millions en 2019 et encore cinq millions en 2020. Cela veut dire qu’il y aura des suppressions de postes, malgré les dénégations de la direction ! » conclut-il.
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