Jean-Dominique Séval 25/04/2018
Après la fin de la civilisation de l’écrit, la fin de l’école de masse et la fin du respect de la vie privée, voici le quatrième volet de la série sur les « parenthèses refermées » par la révolution numérique. Jean-Dominique Séval, directeur général adjoint de l’IDATE Digiworld, think tank européen spécialisé dans l'économie numérique, explore cette fois la fin de l'acceptation de la mort... Avec les nouvelles technologies, notre rapport à celle-ci est bouleversé : alors que nos données, mises en ligne tout au long de notre vie, nous survivent, nous devons inventer une nouvelle manière de cohabiter avec nos défunts.
Y-a-t-il une vie après la mort ? Bien sûr que oui, c’est même une évidence. Depuis l’aube de l’humanité, il est clair que d’une manière ou d’une autre, la vie d’un être humain ne s’éteint pas avec un cœur qui aurait cessé de battre. De la résurrection des corps à la survivance d’âmes immatérielles en passant par les souvenirs des défunts portés par les vivants, les représentations de la « vie d’après » forment un continuum de croyances qui, sans doute, aident à vivre ici-bas. La fragilité des vies humaines, qui ne laissaient que peu de survivants au-delà de quarante ans jusqu’à début du XXe siècle, y est sans doute pour beaucoup…
Après plus de deux millénaires de remises en causes et d’audaces pré-athéistes, la « mort de Dieu », signature d’un XIXe siècle finissant, est allée de pair avec une acceptation de la mort comme fin définitive, sans espoir de retour… aidée par un allongement continu de la durée de vie jusqu’à aujourd’hui. La vie après la mort était en passe de rejoindre, du moins en Occident, le grand catalogue des histoires que se racontaient nos ancêtres.
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