Les enfants sont les victimes oubliées de
la violence conjugale (photos d'illustration).
(Twentieth Century Fow France)
Souvenirs d'enfance de Nathalie : "La castagne, la castagne, la castagne." Un soir d'été 1977, comme la télé ne fonctionne pas, son père "éclate la tête de [sa] mère contre un mur". Arcade sourcilière ouverte, le sang coule. Nathalie, 4 ans, assiste à la scène. Le reste du temps, se souvient aujourd'hui cette femme de 45 ans, "il la menaçait avec un 22 long rifle, l'étouffait avec une éponge, menaçait de l'égorger".
A 21 ans, Nathalie s'interpose, "ramasse des coups", quitte la maison. Ses parents finiront par se séparer. Par téléphone, celle qui est désormais mère de deux fils analyse :
"C'était toujours le même schéma. Ça partait d'une crise de jalousie et ça dégénérait. Il est arrivé que ma mère se fasse fracasser tous les matins pendant un an."
Nathalie résume : "J'ai construit ma vie dans l'angoisse." Des années après avoir claqué la porte du domicile familial, cette "mère poule" navigue toujours à vue entre dépression, anorexie et envies suicidaires. Elle nous lâche qu'elle aurait "préféré être abandonnée à la naissance".
En France, 143.000 enfants vivent dans un foyer où une femme a déclaré une forme de violence physique et/ou sexuelle au sein de son couple – une estimation basse, puisque ces violences sont sous-déclarées. Il arrive aussi que les enfants soient les victimes directes des violences conjugales : 25 mineurs sont morts dans ce cadre en 2016, selon le ministère de l'Intérieur.
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