lundi 26 février 2018

Des chercheurs se penchent sur les déterminants du handicap pour mieux estimer les besoins

16/02/18

Identifier les déterminants de la répartition spatiale des personnes handicapées pour mieux évaluer les besoins. C'est sur ce postulat qu'ont travaillé le Creai Paca-Corse* et le laboratoire population environnement développement (LPED) de l'université d'Aix-Marseille. Dans un rapport dévoilé en janvier, Sophie Bourgarel, géographe de la santé, Amélie Etchegaray, doctorante, et Hubert Mazurek, directeur de recherches à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), ont abouti à une équation à même d'estimer la population sur chaque département. Un moyen, estiment-ils, d'orienter au mieux les ressources publiques à l'heure où les données épidémiologiques manquent encore cruellement (lire notre article).

Convaincus que la répartition de la population en situation de handicap est en partie influencée par des facteurs sociétaux et environnementaux, les chercheurs ont démontré, répartition typologique des départements de France métropolitaine en classes (six chez les adultes, huit chez les enfants) à l'appui, que les déterminants socio-économiques peuvent à eux seuls permettre d'établir un modèle prédictif du taux d'enfants et d'adultes en situation de handicap sur chaque département.

Les travaux du Creai Paca-Corse et de l'université Aix-Marseille permettent d'estimer le taux et le nombre d'enfants en situation de handicap sévère.

Un travail similaire permet de connaître la prévalence des adultes en situation de handicap.

D'après les estimations, 160 000 à 233 000 enfants seraient en situation de handicap. Or, souligne le rapport, "on comptait en France en 2013 un peu moins de 150 000 places pour accompagner ces enfants". La population adulte handicapée serait quant à elle comprise entre 483 000 et 603 000 personnes.

Complétées par les effectifs théoriques calculés pour chaque département, ces données, estiment les auteurs, devraient permettre d'estimer l'adéquation des offres aux besoins et ainsi affiner l'attribution des ressources médico-sociales au plus proche des besoins par simple comparaison avec les ressources d'accompagnement existantes sur les territoires.