| 26.12.2017
2017 fut une année à double tranchant pour les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Pierre angulaire de la réforme Touraine, la concrétisation des projets médicaux partagés va cahin-caha, alimentant les espoirs déçus de la communauté hospitalière.
Depuis le 1er juillet, la mise en place des projets médicaux partagés a concrétisé la réforme des groupements hospitaliers de territoire (GHT), issus de la loi de santé de Marisol Touraine.
La France recense 135 regroupements très hétérogènes (de deux établissements à une vingtaine, de 50 000 habitants couverts à 2 millions...). En moyenne, un GHT compte dix établissements avec CHUet six sans structure hospitalo-universitaire. 14 GHT affichent un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros. 1 500 filières de soins axées sur la pathologie (notamment le cancer), le parcours (urgences, soins palliatifs, douleur) ou les patients (personnes âgées, femme et enfant, handicap et précarité) sont sorties de terre, selon les besoins des territoires.
Sur le papier, les GHT ont franchi une étape essentielle en 2017. Mais derrière les chiffres se cachent des disparités entre établissements, inégaux devant une réforme que beaucoup d'acteurs et directeurs jugent bureaucratique.
Au printemps 2017, la Fédération hospitalière de France (FHF) a constaté des « tensions » sur le terrain, provoquées par le passage en force de certaines tutelles régionales pour agrandir ou réduire la taille du périmètre d'un territoire, au détriment de la cohérence médicale.
Les managers publics du SMPS ont évoqué « l'échec partiel » d'une réforme pourtant très attendue. Malgré les outils d'accompagnement de Ségur, les trois quarts des directeurs d'hôpital estimaient en avril ne pas être assez soutenus dans le déploiement de cette nouvelle carte sanitaire.
Les PH et la mobilité
Côté médecins, nombre de professionnels craignent toujours que la réforme ait été pensée à des fins principalement comptables (mutualisation des fonctions support). Plusieurs syndicats de praticiens hospitaliers ont alerté les pouvoirs publics sur l'effet « épouvantail » de cette réforme si cette elle se borne à utiliser les praticiens d'un hôpital à l'autre pour combler les postes vacants, sans stratégie médicale globale. Pour les PH, la réforme risque même de dissuader les vocations malgré la création d'une prime d'exercice territorial (à quatre niveaux selon le temps de mobilité), dont la complexité laisse pantois de nombreux hospitaliers.
En ville, la réforme inquiète également. Malgré la volonté partagée de fluidifier les parcours de soins, les médecins libéraux et le secteur privé hospitalier restent méfiants devant une réforme qui fleure bon l'hospitalocentrisme. À ce jour, seules 20 cliniques sur les 1 000 existantes ont été associées (seul statut existant) aux GHT...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire