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lundi 25 décembre 2017

« Au fait, maman, je vais travailler dans le social… »

Les jeunes diplômés d’écoles de commerce prestigieuses qui choisissent des carrières peu lucratives désarçonnent leur entourage.

LE MONDE  | Par 

A « La Ruche », un espace de coworking insolite au coeur de Paris, où de jeunes entrepreneurs sociaux viennent rompre leur solitude et demander conseil à leurs pairs, le 31 juillet 2014.
A « La Ruche », un espace de coworking insolite au coeur de Paris, où de jeunes entrepreneurs sociaux viennent rompre leur solitude et demander conseil à leurs pairs, le 31 juillet 2014. PIERRE ANDRIEU / AFP

« Mes parents m’avaient payé des études et je commençais en service civique dans une association… Je culpabilisais un peu : ils craignaient que je mange des pâtes toute ma vie », se souvient Pauline Voldoire, diplômée de l’Ecole de management de Grenoble en 2012. Elle est désormais salariée d’Activ’Action, l’association pour chercheurs d’emploi qu’elle a cofondée, et ses parents soutiennent son engagement dans le domaine social.

Il y a trente ans, le pari était encore plus fou. Le « social business » n’existait pas, les études dans le secteur encore moins. Plus récemment, alors qu’il était étudiant à HEC et malgré un projet défini et des financements potentiels, Henri de Reboul n’arrivait pas à faire passer son idée de créer une ONG. « Je me suis proposé pour la filière entrepreneur, on m’a ri au nez, raconte-t-il. Chez mes parents, la dimension chrétienne les empêchait de rejeter complètement mon choix, mais ça a été conflictuel tout de même. »


Un choix courageux


Dans les années 2000, le marché du travail en la matière semblait encore assez binaire : « Tu étais soit Mère Teresa, bénévole toute ta vie, soit un tradeur qui roule en Porsche », caricature Alexandre Guilluy, diplômé de l’Edhec. Il a fallu toute l’ouverture d’esprit de ses parents pour accepter qu’il démarre sa carrière dans une association pour gamins des rues à Calcutta. « Il a fait le choix de ne pas gagner beaucoup d’argent, on le respecte ! », énonce Brigitte, sa mère.

Depuis une dizaine d’années, un entre-deux se crée entre Mère ­Teresa et le tradeur. Les entreprises sociales et les associations, qui se professionnalisent, embauchent pour leur communication ou leur contrôle de gestion. En parallèle, les masters d’économie sociale fleurissent. « Plus personne chez nous n’est critique d’une démarche comme ça, assure Isabelle Chevalier, de Neoma Business School, à Reims. Au contraire, on incite les étudiants à se libérer de leurs représentations sur les écoles de commerce. »


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